Alors que les chiffres du recensement de 2025 viennent d'être publiés, quatre maires de l'Essonne accusent l'INSEE de sous-évaluer la population de leurs communes, entraînant des conséquences graves pour leur budget.
Évry-Courcouronnes (Essonne) est née de la fusion de deux communes et compte 80 000 habitants bien réels selon la municipalité. Pourtant, le dernier recensement de l'INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques) n'en compte que 66 000.
Une différence que le maire explique facilement : "On sait tous, par exemple, qu'on a des phénomènes de surlocation, de surhébergement, de sous-location. Il suffit juste d'aller voir les boîtes aux lettres pour savoir que dans un logement où on peut déclarer deux personnes, il peut en y avoir dix", assure Stéphane Beaudet, maire (DVD) d'Évry-Courcouronnes.
Chaque année, c'est de plus en plus difficile.
Stéphane Beaudet, maire (DVD) d'Évry-Courcouronnes
La dotation d'Etat est proportionnelle au nombre d'habitants. La ville doit donc prendre gratuitement en charge le nombre de personnes absentes du rapport de l'INSEE, ici au nombre de 14 000, sans financement : "Ça vient grever un budget et, avec nos villes populaires, on gère, on trouve des solutions chaque année mais chaque année, c'est de plus en plus difficile", souligne le maire.
Un soupçon qui se propage
À Corbeil-Essonnes (Essonne) aussi, le compte n'est pas bon. La caisse d'assurance-maladie affiche 59 400 bénéficiaires, l'INSEE en aurait oublié presque 6 000 soit une perte d'un million d'euros. Le maire dénonce des calculs au rabais pour faire faire des économies à l'Etat : "Aujourd'hui, il y a un échantillon de la population qui correspond à peu près à 8% de la population relevée et puis, on fait des estimations à partir des échantillons. Ce ne permet pas d'avoir un chiffre précis qui correspond à la réalité", assène Bruno Piriou, maire (DVG) de Corbeil-Essonnes.
Des chiffres de l'INSEE qui interviennent dans un contexte financièrement compliqué pour toutes les municipalités.