Après cinq ans de travaux, le Musée Picasso rouvrira le 25 octobre 2014 et non mi-septembre comme annoncé initialement. La raison de ce nouveau report: assurer aux mieux les conditions de sécurité.
Nouvel épisode dans le feuilleton du musée Picasso: sa réouverture après cinq ans de travaux et plusieurs mois de crise est à nouveau reportée au 25 octobre, pour assurer une bonne conservation des oeuvres ainsi que leur sécurité. "Il n'est pas question de faire courir le moindre risque aux oeuvres de l'artiste", a déclaré la ministre de la Culture Aurélie Filippetti, en annonçant ce nouveau délai lors d'une visite du chantier.
La première oeuvre destinée à l'accrochage inaugural devait arriver ce lundi 23 juin 2014. Mais le nouveau président du musée, Laurent Le Bon, qui a remplacé le 13 juin Anne Baldassari, révoquée par la ministre de la Culture, a décidé de surseoir au transport des oeuvres. Conservateur du patrimoine, M. Le Bon a expliqué que "les conditions n'étaient pas réunies" pour commencer à accrocher les oeuvres. "Le PC de sécurité est encore en rodage. Il reste plein de tests de sécurité à faire", a-t-il dit à quelques journalistes. La climatisation a été branchée mais "il faut quatre à six mois" pour stabiliser les conditions climatiques (température, hygrométrie), a expliqué M. Le Bon, qui souligne sa volonté de travailler "dans la sérénité" avec les équipes du musée.
Prévue fin juin, l'ouverture de ce musée national, fermé pour travaux depuis cinq ans, avait déjà été repoussée à la mi-septembre par le ministère, suscitant des tensions avec Anne Baldassari, l'ancienne présidente. La date du 25 octobre n'a pas été choisie au hasard: elle coïncide avec la date de naissance de Pablo Picasso (25 octobre 1881). L'ouverture aura lieu pendant la semaine de la Fiac (Foire internationale d'art contemporain), temps fort de l'année pour Paris sur le plan artistique. La Fondation Louis Vuitton sera inaugurée également cette semaine-là (20 octobre).
En attendant, le public pourra visiter l'Hôtel Salé, qui abrite le musée, à l'occasion des Journées du patrimoine les 20 et 21 septembre. "Cela permettra aux visiteurs de prendre la mesure de la restauration" de cet hôtel particulier du XVIIe siècle, a souligné la ministre.
La question de savoir qui sera chargé de l'accrochage inaugural n'est pas encore réglée. En révoquant Mme Baldassari le 13 mai en raison du climat social très dégradé qui régnait dans l'établissement, la ministre lui avait toutefois proposé d'être responsable de l'accrochage inaugural, "par respect" pour son travail scientifique. "Cette proposition tient toujours", a indiqué Mme Filippetti. De son côté, Laurent Le Bon "souhaite ardemment qu'Anne Baldassari soit la commissaire de l'exposition inaugurale" du musée Picasso. "Ce temps que l'on se donne permet aussi de bien mettre en musique ce que j'espère être sa réponse positive", a-t-il dit. "C"est une invitation tout à fait claire et précise", a-t-il insisté. Les premières oeuvres, actuellement stockées dans des réserves en région parisienne, arriveront vers le 22 septembre, a-t-il précisé. "J'espère que sa réponse arrivera la semaine prochaine", a-t-il dit, tout en ajoutant que Mme Baldassari "a jusqu'au 22 septembre" pour se prononcer. Anne Baldassari, qui avait fait savoir au départ qu'elle n'entendait pas accepter la proposition de la ministre, est revenue sur sa position récemment. "Il me semble de l'intérêt de tous, et surtout du public, que je réalise l'accrochage", a-t-elle déclaré dans Le Monde daté du 10 juin. "Seul l'octroi du titre et de la mission de commissaire général pourrait rendre possible ma participation", a-t-elle indiqué.
Autre question - plus facile - à régler pour Laurent Le Bon: celle de la nouvelle pergola, qui a suscité des critiques notamment de riverains qui la jugent inesthétique. Des discussions sont en cours avec les associations et le paysagiste pour améliorer les choses.
Inauguré en 1985, le musée Picasso, situé dans le Marais, est riche de 5.000 oeuvres du peintre (dont 300 peintures et 300 sculptures).