L'air que l'on respire à Paris est-il bon ? Pas si sûr...

Selon les derniers données publiées par Airparif, la qualité de l'air s'est améliorée en 2022. Mais attention, les niveaux de pollution observés sont encore loin de respecter les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Bonne nouvelle ! La qualité de l'air en Île-de-France s'est légèrement améliorée en 2022 annonce Airparif ce jeudi. En effet, le nombre de jours de pollution n'a jamais été aussi bas, avec 10 jours (contre 11 en 2021). Autre point positif, les niveaux d'azote et de particules (PM 10) "continuent de baisser" poursuivant leur "amélioration entamée depuis deux décennies".

Ainsi "pour la première fois, aucun Francilien n'est exposé à un air dont la concentration dépasse la valeur limite réglementaire pour les particules PM 10 (40 microgrammes par mètre cube en moyenne annuelle)" selon la réglementation française, note Airparif, en charge de la surveillance de la qualité de l'air dans la région.

Cette baisse est notamment due aux réglementations mises en place, entraînant une "baisse tendancielle des émissions du secteur résidentiel et du trafic routier", et aux conditions météorologiques favorables qui ont limité les émissions liées au chauffage.

7 900 décès prématurés liés à la pollution de l'air auraient été évitables en 2022 si les mesures adéquates avaient été prises

Observatoire régional de la santé en IDF et Airparif

La réglementation française plus souple que celle de l'OMS

Plusieurs bémols sont à noter toutefois. D'abord, la prise en compte des particuliers fines (PM 2,5), dans la mesure où elles ne sont pas intégrées dans le déclenchement de ces alertes. Airparif souligne également que la réglementation française reste toujours très en dessous des préconisations de l'OMS, révisées en 2021. Selon ces dernières, "près de 90% des Franciliens" ont en fait été l'an dernier exposés à un dépassement des seuils pour les PM 10 et la "totalité" d'entre eux l'a également été pour les PM 2,5.

L'OMS recommande une exposition aux PM 10 ne dépassant pas 15 microgrammes/m3 en moyenne en annuelle. Pour les PM 2,5, la limite en moyenne annuelle est fixée à 5 microgrammes/m3. Par ailleurs, pour le dioxyde d'azote, 40 000 Franciliens restent toujours exposés à un air dont les concentrations dépassent la valeur limite imposée, fixées en France à 40 microgrammes/m3 en moyenne annuelle (10 microgrammes/m3 pour l'OMS). 

L'ozone de basse altitude, fléau régional

L'Union européenne a engagé en octobre dernier un processus d'abaissement des valeurs limites pour la pollution de l'air, qui sans être alignées sur celles de l'OMS, s'en rapprocheront d'ici à 2030 (10 microgrammes/m3 pour les PM 2,5 et 20 microgrammes pour le dioxyde d'azote).

Mais le point noir en Île-de-France reste l'ozone de basse altitude, polluant de l'air et gaz à effet de serre qui se forme par combinaison d'autres polluants en présence d'une forte chaleur et d'un fort ensoleillement. Sa présence s'accroît avec le réchauffement climatique. 

La concentration de ce gaz ne présente aucune amélioration et aurait même tendance à progresser, l'objectif de qualité étant dépassé en tout point de la région en 2022, aussi bien au regard de la réglementation française (limite de 120 microgrammes/m3 sur une période de 8 heures) que de celles de l'OMS (100 microgrammes/m3 sur 8 heures).

La pollution de l'air est à l'origine de pathologies chroniques graves, comme les maladies cardiovasculaires et respiratoires et certains cancers. Selon l'Observatoire régional de la santé en IDF et Airparif, 7 900 décès prématurés liés à la pollution de l'air auraient été évitables en 2022 si les mesures adéquates avaient été prises, soit autant qu'en 2021.

Source : AFP

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