La Techno Parade fête ses 25 ans : les musiques électroniques enfin reconnues, se souvient Jack Lang

Plus de 350 chars, 6 millions de personnes et 2000 artistes réunis depuis sa création… Samedi 23 septembre, le défilé qui promeut la reconnaissance des musiques électroniques fête son 25e anniversaire à Paris. Jack Lang, à l'initiative de ce rendez-vous, se souvient d'une première édition "merveilleuse".

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Au moins 16 chars, et une foule qui danse devant les sound systems dans les rues de la capitale. Ce samedi après-midi, la Techno Parade célèbre "25 années de combat pour la préservation de la culture des musiques électroniques", annonce dans un communiqué l’association Technopol, qui organise l’événement. En 1998, la France est championne du monde de foot et les musiques électroniques signent "une autre "victoire", avec la première Techno Parade à Paris, dit Tommy Vaudecrane, son président.

Le défilé, qui a fait son retour l’an dernier après deux éditions annulées en raison du Covid, partira cette fois-ci de Bastille pour rejoindre Nation, en passant par République. Technopol attend "des centaines de milliers de personnes" avec "la venue d’un large public en provenance de l’international", pour "une édition historique". "C'est un événement gratuit, accessible à toutes et tous, sans discrimination, alors que les gens sortent moins car ils comptent leur budget en ces temps d'inflation", affirme Tommy Vaudecrane.

La première édition, elle, remonte au samedi 19 septembre 1998. L’événement, créé avec le soutien de l’ancien ministre de la Culture Jack Lang, avait rassemblé 200 000 personnes selon Technopol.

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La première édition de la Techno Parade le samedi 19 septembre 1998, avec les entretiens de Arnaud Frisch (vice-président de l’association Technopol) et Eric Dahan (journaliste à "Libération"). Un reportage de Caroline Douilliez, Xavier Collombier, Jean-Laurent Serra et Abdel Joudi. ©France 3 Paris IDF

A l'occasion du 25e anniversaire, Jack Lang explique à France 3 Paris Île-de-France avoir voulu lutter pour la reconnaissance des musiques électroniques, "qui étaient montrées du doigt, bannies, excommuniées, rejetées". "L'idée m'est venue en allant à Berlin, en participant à la Love Parade. Je me suis dit 'pourquoi pas à Paris ?'. A une époque, même des concerts dans des lieux fermés connaissaient des difficultés. On assimilait la musique électronique à la drogue, à je ne sais quoi d'autre…", se rappelle-t-il.

"La première Techno Parade a été merveilleuse. Tout à coup en pleine rue, sur les places, la musique électronique, quasiment interdite, réussissait à gagner pleinement droit de cité", se souvient-il. En 1998, l'ancien ministre de la Culture avait défilé "du début à la fin", "comme chaque année" depuis.

"Aujourd'hui, le combat a permis d'obtenir un beau résultat, estime Jack Lang. Simplement, il arrive que des raves soient encore pourchassées au nom de la lutte contre la drogue, et surtout au nom de la sécurité. Je ne dis pas qu'il n'y a pas quelques dérapages mais, très souvent, les organisateurs de concerts techno sont très respectueux des sites et veillent à ce qu'ils soient remis en état."

"Ce qui est préoccupant aujourd'hui, c'est que les concerts de musique électronique sont beaucoup plus rares dans les villes. De nombreux sites ont disparu. Quand on compare à Berlin, Paris paraît relativement sage, calme", poursuit-il.

"La Techno Parade n'est absolument pas devenue commerciale"

Arnaud Rebotini, Benny Benassi, Bob Sinclar, Carl Cox, le collectif Casual Gabberz, David Guetta, Laurent Garnier, Louisahhh, Manu le malin, les Chemical Brothers… Au fil des différentes éditions, plus de 2000 artistes ont participé à la Techno Parade, ouverte au grand public.

La Techno Parade a aussi affiché un engagement sur des thématiques multiples. Le tout en soutenant diverses ONG humanitaires, mais aussi les Printemps arabes et la résistance ukrainienne face à l’invasion russe, ou encore en rendant hommage à Steve Maia Caniço.

"La Techno Parade n'est absolument pas devenue commerciale, simplement elle est entrée dans les mœurs, estime aujourd’hui Jack Lang. L’événement est devenu une tradition annuelle. Elle est festive et elle est encore militante. Là où on peut se poser des questions, c'est sur la marchandisation de la musique électronique. Comme d'autres musiques qui ont été diabolisées, une fois la reconnaissance établie, tout à coup l'art est récupéré."

"La Techno Parade est, avec la Gay Pride notamment, l'un des rares événements gratuits, note par ailleurs l’ancien ministre de la Culture. Dans le même temps, sous l'influence des grands groupes financiers, les festivals de musique connaissent une inflation très élevée, et des prix de places souvent inaccessibles. Avec, également, une concurrence déloyale pour des festivals plus petits."

Cette année, Technopol met d’ailleurs toujours en avant une série de revendications. L’association cite ainsi "l’inscription des musiques électroniques au patrimoine culturel français" et une "équité de traitement" face à "des déséquilibres dans l’attribution des subventions" et "des contraintes supplémentaires lors de l’implantation de festivals électro".

Technopol milite aussi pour une "adaptation" du "décret 'son'" censé protéger l'audition du public, "afin qu’il prenne en compte les spécificités liées à la diffusion de musiques électroniques et, notamment, certaines fréquences propres à ce mouvement". 

Entretien réalisé par Emmanuelle Hunzinger.

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