Le musée Hébert, un musée oublié et délabré au cœur de Paris

Jean-Pierre Lecoq, maire du 6e arrondissement de Paris, lance un appel pour trouver une solution pour le musée Hébert. Selon lui, depuis 2006, le bâtiment est à l'abandon. Il demande aux différents gestionnaires dont le gouvernement de se réunir pour régler la situation.

"Une situation accablante." Le maire LR du 6e arrondissement de Paris dénonce "l'abandon" du musée Hébert fermé au public depuis 2006. "Cela fait 16 ans qu'il est laissé à l'abandon. Le bâtiment n'est plus chauffé et il est en état de délabrement", indique-t-il. Dans un communiqué publié ce lundi, il déplore "l'inaction totale" du ministère de la Culture qui "laisse péricliter" l'édifice d'après lui. L'élu parle d'un état de "délabrement total" au sujet des locaux.

Il regrette "l'absence d'issue pour ce musée laissé à l'abandon". L'édile demande la vente de ce musée par l'état afin d'aider "d'autres institutions culturelles en difficulté". Pour le devenir des œuvres exposées, il propose de les déplacer rue du Cherche-Midi ou dans une salle dédiée au musée d'Orsay qui administre les lieux depuis 2004.

"Un imbroglio administratif"

Jean-Pierre Lecoq estime que cet abandon est dû à un "imbroglio administratif". Le musée est sous la responsabilité du ministère de la Culture. Trois parties prenantes sont impliquées dans la gestion. La Fondation de France est gestionnaire de la clause légataire, le musée d'Orsay est chargé de la gestion administrative et scientifique des collections. Enfin, la direction des musées nationaux est propriétaire des bâtiments. "Ces trois parties doivent se parler pour trouver une solution viable", estime l'élu.

Ce musée de 2 000 m² abrite les peintures d'Ernest Hébert, peintre français du 19e siècle. Ouvert en 1978, il est installé dans un ancien hôtel particulier du 6e arrondissement. Il avait fermé ses portes suite à d'importantes dégradations en 2006. "Il y avait notamment des problèmes d'accessibilité", détaille notamment le maire de l'arrondissement. Depuis, la problématique de la vente à un acteur privé se pose.

Aujourd’hui, les collections du musée appartiennent à l'Etat. Un rapport datant d'avril 2017, rédigé par l'Inspection du ministère de la Culture, déplore également le délabrement des lieux. Il propose la remise en état de l’essentiel de l’espace actuellement occupé par le musée dans l'espoir d'une réouverture.

Cela serait financé par la vente de l’autre partie de l’immeuble selon le rapport. Une solution qui "ne semble pas avoir été retenue", d'après Catherine Dumas, sénatrice (LR) de Paris. Elle avait soulevé la problématique de l'abandon en janvier 2022. Dans son intervention, elle dénonce le manque d'avancées sur ce dossier quatre ans après la publication du rapport.

"La clause légataire complexifie les choses"

Le maire du 6e arrondissement, Jean-Pierre Lecoq, estime que la rénovation des lieux coûterait a minima 20 millions d'euros. Celui-ci met également en cause la clause légataire "qui complexifie les choses". Il s'agit d'un legs qui permet de désigner des propriétaires successifs. Par le biais de cette clause, l'un des descendants du peintre avait légué les locaux à l'Etat à la suite de son décès. Jean-Pierre Lecoq appelle le gouvernement à dénouer cette clause.

Il estime également que cette clause protège le musée. Les locaux "auraient été transformés en bureaux pour des excellences (du ministère de la Culture,ndlr) depuis longtemps" si celle-ci n'avait pas existé selon lui. Le maire demande aujourd'hui que la ministre de la Culture missionne un responsable pour "dénouer cet imbroglio en réunissant les différentes parties prenantes".

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