La mairie de Paris espère que la création de nouvelles pistes cyclables dans les rues parallèle désengorgera la piste du boulevard Sébastopol, l'une des plus empruntées de la capitale.
Feux rouges grillés, bagarres récurrentes : "c'est le bordel", rigole un cycliste alors que le conducteur d'une petite voiture bloquée entre la piste et le boulevard accélère sur place pour montrer son agacement. Un large nuage de fumée noire sort alors du pot d'échappement en direction des cyclistes. "Le soir à 19h, je fais ma prière", confie une autre, Natacha, 48 ans.
Entre la place du Châtelet et la gare de l'Est, la piste du boulevard de Sébastopol, une langue de bitume rectiligne de plus d'un kilomètre, est rapidement devenue, depuis sa création en 2019, un point névralgique pour la circulation des vélos au cœur de Paris.
Selon la mairie, elle enregistre en moyenne plus de 13 000 passages quotidiens de vélos, avec un record de plus 26 000 le 10 novembre dernier, jour de grève dans les transports. Une fréquentation trop élevée au vu de l'étroitesse de cette piste à double sens, qui cristallise les tensions entre les différents usagers.
Nouveau feu
Pourtant, des travaux ont été entrepris. Depuis quelques mois, le feu piéton installé au niveau de la rue Etienne-Marcel a été remplacé par un feu avec des pictogrammes de piéton et de vélo. Mais beaucoup de cyclistes ne se sentent pas concernés et tentent toujours la traversée du carrefour au rouge.
En une dizaine de minutes, plus de 25 vélos brûlent le feu, a constaté un journaliste de l'AFP.
Dès octobre 2020, soit un an après l'inauguration, l'adjoint aux mobilités David Belliard annonçait un élargissement de la piste, "déjà trop petite pour le nombre de vélos qui y passent". Mais le projet est au point mort.
David Belliard espère que la fin des travaux sur une piste cyclable parallèle, dans les rues de Beaubourg et du Renard, permette de "désengorger" Sébastopol.
Depuis 2021, la capitale pérennise ses 52 km de "coronapistes", créées pendant le confinement. Avec un budget croissant consacré au vélo, désormais utilisé pour 7% des déplacements, contre moins de 5% avant la crise sanitaire.
La fréquentation des pistes y a augmenté de 9% au troisième trimestre 2022 par rapport à 2021.
Source : AFP