Le risque d'une crue historique de la Seine de type 1910, qui pourrait affecter jusqu'à 5 millions de personnes, doit faire l'objet d'une prévention et d'une préparation plus harmonisées, estime l'OCDE dans un rapport publié vendredi.
Depuis la crue historique de référence de 1910 – lorsque la Seine avait atteint plus de 8 mètres sous le pont d'Austerlitz et noyé 20% des zones d'habitation - le risque d'inondation "a été réduit par les travaux de protection et de construction de barrages", annonce le rapport, commandité par l'Etablissement public Seine Grands Lacs (EPTB), en charge de la gestion des quatre barrages en amont de Paris.
"Dans le cas le plus extrême, une inondation de la Seine en Ile-de-France impacterait directement et indirectement près de cinq millions de citoyens", estime l'OCDE, en rappelant que la région pèse un tiers de l'activité économique de l'Hexagone et représente un noeud logistique central pour tout le pays.
Quatre grands lacs-réservoirs aménagés
Pour limiter la crue, quatre grands lacs-réservoirs ont été aménagés il y a une soixantaine d'années en amont de Paris. Un cinquième est en projet à la Bassée (Seine-et-Marne).
Depuis une dizaine d'années, l'établissement Seine Grands Lacs (Paris, (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne) est porteur d'un projet pour construire un 5e barrage en amont de Paris dans la vallée de La Bassée. Ce projet consiste à construire 10 bassins de retenue d'eau capable de stocker de l'eau pompée dans la Seine. Mais son coût - autour de 500 millions d'euros - est décrié par certains élus et le projet peine à se concrétiser. Désormais, l'EPTB propose de construire d'abord un seul casier (bassin de retenue) pour démontrer l'efficacité du dispositif.
Une centaine de capteurs répartis dans le fleuve permettent de voir arriver la crue et d'alerter la préfecture de police pour qu'elle organise les opérations. Le public, lui, sera informé vingt-quatre heures à l'avance sur le site national vigicrues.gouv.fr.