Le Sénat, pourtant à majorité de droite, a donné jeudi son feu vert au principe de l'expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque, communément appelées "salles de shoot", pendant six ans maximum, à l'occasion de l'examen du projet de loi santé.
A l'issue d'un débat passionné, une majorité de sénateurs, essentiellement de gauche, a rejeté à main levée des amendements de suppression de l'article 9 du texte qui prévoit ce dispositif, suivant ainsi l'avis du gouvernement et celui de la commission des Affaires sociales.
"Il s'agit d'une expérimentation", a rappelé la ministre de la Santé Marisol Touraine, alors que le principe de l'expérimentation de ces "salles de shoot" a déjà été adopté par l'Assemblée nationale. "Ces salles accueilleront des publics très précarisés, très éloignés des soins". "Je crois que si une personne par centre était sauvée, l'expérience mériterait d'être tentée", a estimé la ministre.
Pour Yves Daudigny (PS), favorable à l'article, "ces salles entraîneront moins de nuisances sur la voie publique, moins de dépendance, moins de toxicomanes". "Nous voterons contre la suppression de cet article parce qu'il autorise une expérimentation qui offrira un accès aux soins plus rapide aux toxicomanes les plus vulnérables et les plus éloignés du soin", a expliqué Annie David (Communiste, républicain et citoyen, CRC).
Pour rassurer ses collègues de droite, Aline Archimbaud (écologiste) a souligné que l'expérimentation de ces salles serait très encadrée et qu'elle serait fondée sur le volontariat.
Le débat sur le projet de loi santé, entamé lundi, doit se poursuivre au Sénat jusqu'au 2 octobre, avant un vote solennel le 6 octobre.