Ce mardi, les Prud'hommes de Paris ont débouté six plaignantes de leurs demandes. Leur avocat a annoncé qu'ils feront appel.
Les médiatiques "dames pipi" des monuments parisiens ont perdu, ce mardi, une manche dans leur combat judiciaire contre le nouveau gestionnaire de plusieurs toilettes qui refuse de les reprendre. Le Conseil de prud'hommes de Paris a débouté mardi six plaignantes de leur procédure d'urgence, en estimant "qu'il n'y a pas lieu à référé", a indiqué l'avocat de la société Sarivo PointWC, Paul Coëffard. Immédiatement, Me Fiodor Rilov, l'avocat des préposées aux toilettes a indiqué qu'il ferait appel : "Nous allons même solliciter l'autorisation d'assigner en appel à jour fixe (...) pour que l'affaire soit examinée le plus rapidement possible", pourquoi pas "dans quelques semaines".
La décision concernant les trois autres dossiers versés aux prud'hommes sera connue le 28 octobre.
La Mairie de Paris propose de les intégrer à ses effectifs
Qualifiant de "profondément choquant et agaçant" le sort réservé aux plaignantes, la mairie de Paris s'est immédiatement engagée à les accompagner "vers une solution professionnelle stable", y compris par leur "intégration dans les effectifs de la ville" si nécessaire. "Si on part sur un procès sur le fond, il est évident qu'on ne va pas attendretrois, quatre ans, pour leur trouver une solution", a précisé Emmanuel Grégoire, adjoint (PS) à la Mairie de Paris en charge des ressources humaines, en rappelant néanmoins que ce n'est pas à la mairie de Paris "de suppléer les défauts de responsabilité des opérateurs privés".
"Déçu" par ce jugement, le syndicat Force ouvrière qui soutient les six employées, évoque l'urgence de la situation. "Il faut maintenant qu'on trouve le moyen de maintenir leur salaire jusqu'à la décision" au fond, a dit Hortense Betare (FO). Non reprises et pas non plus licenciées, elles ne peuvent en effet pas prétendre à une indemnité chômage.
"Moral très bas"
"On a le moral très bas", a réagi auprès de l'AFP Mahliya Fiokouna, 45 ans, la plus jeune des employées concernées. Alors "si la mairie nous embauche, ce serait une grande satisfaction pour nous car la seule chose que l'on veut c'est travailler, on ne veut pas s'inscrire au chômage", explique-t-elle. Seule avec trois enfants en bas âge, elle dit avoir "épuisé toutes ses économies".Sarivo PointWC, qui refuse d'appliquer la convention du secteur de la propreté (dont l'article 7 prévoit la reprise automatique des salariés), fait valoir que son activité principale "ne relève pas de la propreté" mais consiste en "l'exploitation commerciale de sites". Le jugement des prud'hommes de Paris "conforte la position qui est la nôtre depuis le début", a commenté Me Coëffard.
Onze salariées, souvent âgées et comptant de 12 à 32 ans d'ancienneté, se sont retrouvées sur la touche depuis le changement de la société gestionnaire de plusieurs toilettes de hauts lieux touristiques parisiens où elles travaillaient.