Les groupes d'opposition PCF et LFI continueront à exister en échange d'une baisse de leur temps de parole. Ils étaient menacés de disparition par la majorité Les Républicains dirigée par Valérie Pécresse, au Conseil régional d'Ile-de-France. Un compromis a été trouvé, ce 31 mai.
Une proposition de modification du règlement intérieur, formulée par la majorité de droite et du centre, prévoyait de relever de 7 à 10 le nombre d'élus nécessaire pour constituer un groupe politique.
Son adoption aurait entraîné de facto la disparition des groupes du Parti communiste et la France Insoumise. Ils sont composés respectivement de 7 et 8 membres.
Le seuil de 7 conseillers régionaux est finalement maintenu en échange d'une répartition des temps de parole en séance "à part égale 50/50 entre la majorité et l'opposition", selon l'amendement finalement adopté.
Un rééquilibrage nécessaire, selon la majorité
D’après le texte, cette modification vise "à rééquilibrer le temps de parole entre majorité et opposition", alors que "dans les faits, c'est 75% du temps de parole dans cet hémicycle qui est accaparé par l'opposition", a affirmé Valérie Pécresse. "Il n'y a pas d'autre région où les commissions permanentes durent quatre heures, où le (l'examen du) budget dure deux jours et deux nuits", s'est aussi justifiée l'ex-candidate Les Républicains à la présidentielle.
"Je ne laisserai pas bordéliser nos débats", a-t-elle aussi expliqué, invoquant des "incidents" provoqués selon elle par le groupe La France Insoumise (LFI) en réunion des commissions thématiques. L'accord trouvé est "un formidable cadeau qu'on fait à l'opposition: 50% du temps de parole, plus les explications de vote" d'une minute, a-t-elle estimé.
L'opposition vent debout sur ce "compromis"
Cette opposition de gauche, qui dénonçait depuis plusieurs semaines une "attaque démocratique inouïe, inédite dans une région française", a fustigé un "chantage", selon l'élue (Europe Ecologie-Les Verts) Ghislaine Senée, ou un "règlement de comptes collectif" selon l'élu (Parti socialiste) Jonathan Kienzlen.
"Mis bout à bout, le temps de parole de l'exécutif, de la présidence de séance et de la majorité dépasse largement 50%", a souligné le conseiller régional La France Insoumise (LFI) Vianney Orjebin. Les communistes ont voté le compromis, tout en déplorant dans un communiqué "une nouvelle réduction des droits de l'opposition". Même l'opposant RN Wallerand de Saint-Just a dénoncé une "volonté de décapiter deux groupes" et le compromis qui va "diminuer nos temps d'expression".
Avec AFP