157 000 logements potentiellement indignes dans le secteur privé en Île-de-France

Au-delà des cas récurrents de marchands de sommeil qui profitent de la pénurie de logement, les chiffres montrent un phénomène plus répandu en Île-de-France. Il existerait 174.600 logements potentiellement indignes dans le parc privé (soit 4,7 % du parc).

Les faits se répètent. Des marchands de sommeil profitent de la détresse et du manque de logements dans notre région pour s'enrichir. En Île-de-France, le nombre de logements indignes est particulièrement élevé. Potentiellement, 157.600 logements privés, c'est à dire 4,7 % du parc privé sont concernés.


La région se distingue par un « parc privé potentiellement indigne » (PPPI) élevé

Dans une étude à paraître prochainement, l'Institut d'aménagement et d'urbanisme IAU en collaboration avec la DRIHL pointe différents facteurs qui font prospérer le nombre de logements indignes : la pénurie de l'offre, la saturation des circuits de l'hébergement et du logement social, la présence de populations très modestes attirées par le marché de l'emploi et le poids du parc ancien.

Le mal-logement a des conséquences sur la santé des habitants


Le mal-logement a des conséquences graves sur la santé physique et psychologique des occupants, mais aussi en termes sociétaux, pointe le panorama fait par l'IAU. Le mal logement a un coût pour la société en matière d'emploi, d’éducation…


Diversification des formes

L’habitat indigne se développe aussi vers de nouvelles formes d'habitat explique Anne-Claire Davy, en charge de cette étude à IAU. Tout d'abord, les pavillons qui sont divisés et transformés en logement ou une population précaire s'entasse. En Seine-Saint-Denis, ce phénomène est de plus en plus fréquent.
Autre "nouveauté", des commerces ou bureaux sont transformés en logement pour accueillir les particuliers, alors qu'aucun travaux d'aménagement n'ont été fait. Ce phénomène représente jusqu’à plus d’un quart des nouvelles locations sur certaines communes de Seine-Saint-Denis. On trouve aussi certains propriétaires peu scrupuleux qui louent des sous-sols ou des caves...

Habitat indigne et dégradé : de quoi parle-t-on ?
Une définition donnée dans une publication de l'IAU note que le caractère «indigne» d’un habitat a été défini en droit par l’article 84 de la loi du 27 mars 2009 dite de Mobilisation pour le logement et de lutte contre les exclusions : « Constituent un habitat indigne, les locaux ou installations utilisés aux fins d’habitation et impropres par nature à cet usage, ainsi que les logements dont l’état, ou celui du bâtiment dans lequel ils sont situés, expose les occupants à des risques manifestes pouvant porter atteinte à leur sécurité physique ou à leur santé. » L’habitat indigne recouvre ainsi toutes les situations d’insalubrité, les locaux avec un risque d’exposition au plomb, les immeubles menaçant de tomber en ruine, les hôtels meublés dangereux, l’habitat précaire. Il n’englobe donc pas l’ensemble des situations de «mal-logement» : logement indécent, logements dégradés, mais ne relevant pas du champ des procédures de police de l’insalubrité et du péril. Un logement peut être indécent sans être indigne. En revanche, un logement indigne sera toujours indécent…
 
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