En janvier 2022, deux immeubles sur le point de s'effondrer avaient entraîné plusieurs évacuations et l'interdiction de circuler dans une rue du centre-ville d'Orléans. Leur démolition a enfin débuté ce mardi 9 juillet.
Pendant quatre jours, la grignoteuse a fait son travail, ne laissant que quelques traces de vie qui seront vite effacées. Du 9 au 12 juillet, les trois maisons aux 17, 19 et 21 rue de Bourgogne, condamnées depuis plus de deux ans, ont enfin été démolies.
Un long bras de fer
Le 12 janvier 2022, les habitants de ces immeubles, témoins de craquements inquiétants et de fissures trop importantes pour être ignorées, avaient tiré la sonnette d'alarme. Une riveraine avait même dû être secourure par les pompiers, car elle ne pouvait plus ouvrir sa porte en raison des mouvements du bâtiment.
Dans la foulée, les trois immeubles ont été condamnés, les habitants relogés, et tout un pan de la rue de Bourgogne condamné. Restait encore à résoudre le bras de fer entre la Ville et les assureurs, pour obtenir la démolition des bâtiments. La municipalité avait fini par poursuivre les assureurs en justice, et le tribunal lui a finalement donné raison en février dernier.
"Soulagement" pour les riverains
L'engin de démolition va laisser derrière lui des tonnes de débris, seuls témoins des vies passées dans ces maisons. La prochaine étape, explique Olivier Geffroy, adjoint au maire chargé des risques majeurs : il va falloir déblayer cette "montagne de gravats". "On a 500 m3 de gravats à enlever", indique l'élu, ce qui représente "quatre jours de destruction, mais un mois de camions qui vont circuler dans le quartier pour enlever les gravats".
Les quelques riverains qui n'ont pas été évacués ont tout de même vu leur vie bouleversée par la fermeture de la rue et le risque d'effondrement. Sous les débris, niche pour eux l'espoir d'un retour à une vie normale. "C'est un gros soulagement", décrit Olivier Coudray, habitant de la rue de Bourgogne. Au cours de ces deux ans, qui lui ont imposé détours et déceptions, un commerce de la rue a fermé, et un autre se retrouve en grande difficulté.
Sous les décombres, un jardin
Au plus tard, le sinistrés pourront retrouver l'accès à leur logement fin septembre, affirme Olivier Geoffroy. Mais, précise l'élu, accès ne signifie pas la possibilité d'y habiter de nouveau. "Nous devons reprendre l'intégralité des réseaux de gaz, d'électricité, d'assainissement, qui ont été à l'arrêt pendant trois ans." Quant aux quartier, il lui faudra sans doute des années pour retrouver toutes ses couleurs.
Les logements toujours debout ne pourront donc être de nouveau habité que vers la fin de l'année 2024, si le chantier ne prend pas de retard. L'opération dans son ensemble aura coûté plus d'un million et demi d'euros à la municipalité, qui a assuré à ses frais le relogement des sinistrés.
Quant à l'emplacement où s'élevaient les trois immeubles démolis, le sous-sol y est trop fragile pour y placer de nouvelles constructions. Dans l'avenir, les gravats laisseront donc la place à un espace vert.