La Ville de Paris veut étaler, sur plusieurs mois, les retenues sur salaire de ces agents grévistes. Au grand dam du gouvernement qui parle d'une gestion militante de la grève
"Il y a des lois dans ce pays et nous les respectons. Elles prévoient qu'en matière de grève, il y a des étalements possibles", assure Anne Hidalgo, la maire PS de la Ville de Paris, soutien du mouvement social.
Selon le quotidien Le Parisien, la direction des ressources humaines de la Ville a demandé dans un mail à tous les services administratifs "d'étaler la saisie de ces jours de grève sur plusieurs mois de paie, dès lors qu'un agent aura été gréviste plus de deux jours à ce titre sur un mois donné".
Étaler sur plusieurs mois les retenues sur salaires des grévistes est une pratique habituelle de "fin de conflit", se défend la maire PS de Paris Anne Hidalgo, accusée par le gouvernement d'une gestion "partisane" de la grève contre la réforme des retraites. Dans le même mail, la DRH stipule que "les jours de grève relevant d'autres préavis (non liés à la réforme de retraites) ne sont pas concernés par cette mesure".
Divergences sur les retenues
De quoi faire bondir le gouvernement. Le préfet de région Marc Guillaume a écrit deux fois à l'exécutif parisien, le 8 février puis le 15 mars, soulignant que la mairie devait procéder "à une retenue proportionnée à la durée de la grève", puis que ces retenues devaient s'effectuer "au plus tôt, c'est-à-dire dans le mois qui suit la ou les journées de grève et au plus tard avant la fin du second mois".
"Comme nous l'avons toujours fait, nous procédons aux retenues sur les jours de grève", répond Anne Hidalgo. "Mais comme partout, en négociations avec les syndicats, il y a toujours, dans tous les protocoles d'accord de fin de conflit, une clause spécifique sur l'étalement des sommes liées aux jours de grève", affirme l'édile, ancienne inspectrice du travail.
Lundi, le ministre de la Fonction publique Stanislas Guérini a jugé "absolument inacceptable et incompréhensible" la "gestion militante de la grève" par l'Hôtel de Ville, lui demandant "d'appliquer la loi".
Avec AFP