1,2 million de personnes sont mal logées en Île-de-France, dont une partie est sans abris. Pour dénoncer cette situation, la Fondation Abbé Pierre a lancé une opération coup de poing à Paris mercredi 5 décembre, avec Emmaüs. Premières visées : les entreprises ayant placées des dispositifs anti-SDF.
Opération collage, au petit matin. Une trentaine de bénévoles de la Fondation Abbé Pierre et Emmaüs mettent à l'affiche une agence bancaire du boulevard Saint-Denis à Paris. La devanture est équipée d'un dispositif anti-SDF qui les empêche de s'allonger.
"On donne à ces personnes une sorte de double peine. Vous n'avez rien, vous n'allez même pas pouvoir vous reposer. Vous n'avez rien, on va vous mettre une amende parce que vous faite la manche, on va vous couper l'eau, l'accès aux toilettes", s'exaspère Christophe Robert, délégué général Fondation Abbé Pierre.
Sièges inclinés et pics
L'opération se poursuit aux Halles. Le quartier vient d'être réaménagé. Plus beau, plus passant, mais aussi plus hostiles aux sans-abris. Cette-fois, les militants cibles des plans inclinés devant des bureaux qui empêchent encore de pouvoir s'assoir ou s'allonger. Ecœurés, les militants lui laissent un message.
"C'est un point très passant, très touristique. Du coup on ne veut pas que les gens soient visibles donc on invente tout un tas de stratagèmes", explique Jérôme, responsable centre d'hébergement Emmaüs.
Ces mobiliers urbains ont apparu il y a plus de 10 ans. Des sièges inclinés aux pics pour éviter les attroupements, ces dispositifs divisent toujours les Parisiens.
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Les associations réclament un effort de l'Etat et des collectivités. Rien que sur Paris, selon le Samu Social, il manquerait près de 3.000 places d'hébergement d'urgence pour cet hiver à Paris.