Plus de quatre mois après la mise en examen de son gourou et de cinq de ses cadres, La grande mutation, une secte faisant miroiter à ses adeptes la vie éternelle, continue de sévir à Paris avec, sous son emprise, plusieurs dizaines de fidèles.
Vu de loin, le Groupement de recherche des énergies vibratoires éternelles et Supports vibratoires incorruptibles (Greve et SVI), l'autre nom de La grande mutation, pourrait faire sourire, avec sa communauté aux cheveux longs, son histoire fumeuse du double céleste et ses manipulations de pendule.
Mais derrière le vernis pittoresque se cache une puissante entreprise de sujétion, qui pousse ses adeptes au repli, à la coupure avec famille et proches, au don de plusieurs milliers d'euros par an et souvent au refus de la médecine moderne.
Au centre, Etienne Guillé, 78 ans, ancien biologiste et chercheur au CNRS qui se présente comme le sauveur, a bâti une théorie extrêmement complexe, appuyée pour partie sur une solide base scientifique qui donne du crédit à l'ensemble.
Il propose aux adeptes de renouer avec leur double céleste, condition de l'accession à la vie éternelle, en favorisant les vibrations de leur corps, notamment à l'aide d'un pendule.
Après des signalements en 2012, une information judiciaire a été ouverte en octobre 2013. Fin mars, Guillé et cinq de ses lieutenants, dont son gendre et son petit-fils, ont été mis en examen pour abus de faiblesse et corruption de mineurs. Les rabatteurs, eux, n'ont, pour l'instant, pas été inquiétés.