Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé, samedi 8 septembre, à des marches pour le climat, répondant notamment à un appel citoyen pour faire des enjeux climatiques une priorité du gouvernement. À Paris, ils étaient entre 18 500 (chiffres police) et 50 000 (chiffres organisation).
Samedi 8 septembre, une foule gigantesque a parcouru les quelques kilomètres qui séparent l'hôtel de ville de Paris à la place de la République. Scandant des slogans comme "Ne nous laissez pas brûler", "terre + erreur = terreur", ou des pancartes dénonçant la "politique des petits pas" déplorée par l'ex-ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, ces manifestants se comptaient par dizaines de milliers.
La police a estimé à 18 500 le nombre de marcheurs, tandis que les organisateurs tablent sur une participation de 50 000 personnes. À Paris, toutes les générations étaient présentes, ainsi que de nombreuses familles. D'importants cortèges ont aussi défilé à Marseille, Strasbourg, Nantes, Rennes ou encore à Bordeaux.
Hôtel de ville de @Paris - 8 septembre 2018 - Point de départ de la #MarchePourLeClimat, rassemblement citoyen qui fera date pour la protection de notre planète pic.twitter.com/lBoyMt1CmJ
— Mathieu de La Souchère (@MathieuSouchere) 8 septembre 2018
"C'est extraordinaire, les gens sont au rendez-vous", s'est réjouie Clémence Dubois, responsable des campagnes en France de l'ONG américaine 350.org, qui a aidé à organiser cette marche. "C'est la première fois depuis longtemps qu'un événement aussi massif" se déroule en faveur de l'environnement, s'est-elle félicitée.
"Une question de survie"
Cette marche a été lancée par Maxime Lelong, 27 ans, journaliste de formation et futur papa, le soir même de la démission de Nicolas Hulot, qui s'était plaint d'un manque de mobilisation populaire autour des enjeux climatiques. "J'ai l'impression qu'il y a un vrai élan qui s'est créé, il faut nous sauver de nous-mêmes, c'est une question de survie", a plaidé le jeune homme. "Je vais être papa (d'un fils) en décembre, je veux qu'il ait une planète vivable", a-t- il expliqué.
38 agences bancaires "nettoyées" par des militants
En marge de cette manifestation, plus de 600 militants de l'ONG Les Amis de la Terre sont intervenus, munis de balais et serpillières, dans une trentaine d'agences bancaires Société générale pour dénoncer le financement par la banque des énergies fossiles, a-t-elle indiqué.Trente-huit agences de Société Générale ont ainsi été visées par des "actions de nettoyage" pour "passer un savon" à la banque "pour qu'elle cesse d'apporter un soutien massif aux énergies fossiles", explique l'association dans un communiqué.
En particulier, l'ONG réclame le retrait de la banque française "du projet de terminal d'exportation de gaz de schiste liquéfié Rio Grande LNG au Texas, qui a lui seul émettrait autant que 44 centrales à charbon". Société générale, sollicitée par l'AFP, a rappelé ses "nombreux engagements en faveur du climat pour se conformer au scénario à deux degrés de prévention du réchauffement climatique de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) établi par les Accords de Paris".
Elle précise "avoir déjà réalisé à plus de 50% de son objectif de contribution à hauteur de 100 milliards d'euros au financement de la transition énergétique entre 2016 et 2020".