Le bouclier tarifaire sera toujours en vigueur en 2023, mais les factures de chauffage devraient flamber pour de nombreux ménages franciliens. La Première ministre a annoncé une hausse maximale de 15% des prix du gaz et de l'électricité. Le président de la Confédération Nationale du Logement (CNL) déplore "des mesurettes".
Hiver doux ou très froid : tout dépendra du climat. La Première ministre, Élisabeth Borne, a indiqué ce mercredi prolonger le bouclier tarifaire pour limiter à 15% les hausses des prix de l'électricité et du gaz en 2023 "pour tous les ménages, les copropriétés, les logements sociaux, les petites entreprises et les plus petites communes", et espéré aucune coupure "si chacun prend ses responsabilités et fait preuve de la sobriété nécessaire".
"La sobriété va marcher plein pot parce que les gens ne vont plus se chauffer", répond à cela, Eddie Jacquemart, le président de la CNL. Et de citer en exemple un bailleur social dans le Val-de-Marne qui n'a pas appliqué le bouclier tarifaire :
"Les fournisseurs ne déduisent pas le bouclier tarifaire. Ils facturent aux bailleurs 100% du prix qui, eux, répercutent le montant sur les charges des locataires. Dans le 94, dans un parc social, les charges étaient de 45 euros par mois, elles sont passées à 200 euros !".
Chèques énergies
Selon Mme Borne, "ces augmentations vont conduire à une hausse moyenne des factures de l'ordre de 25 euros par mois pour les ménages qui se chauffent au gaz, au lieu d'environ 200 euros par mois sans bouclier tarifaire. Et à une augmentation moyenne de l'ordre de 20 euros par mois pour les ménages qui se chauffent à l'électricité, au lieu de 180 euros par mois, sans bouclier tarifaire".
Cette dernière a promis des "chèques énergie exceptionnels" de 100 ou 200 euros qui seront "versés d'ici la fin de l'année" à destination de 12 millions de foyers. Le coût pour l'État sera de 16 milliards d'euros selon le ministre de l'Économie, Bruno Lemaire.
"Quand j'ai entendu qu'elle avait annoncé qu'on allait plafonner la hausse à 15%, j'ai eu envie de tomber de ma chaise ! A-t-elle déjà payé des factures EDF de sa vie ?", s'insurge de son côté M. Jacquemart. Pour le président de la CNL, ces chèques sont "un cataplasme sur une jambe de bois" et demande à l'État de "forcer à appliquer le bouclier tarifaire aux fournisseurs".
Des bailleurs sociaux en difficulté
A Paris, la RIVP, l'un des principaux bailleurs de la capitale et appartenant à la Ville, pourrait être fragilisé. Ses 15 000 locataires dont le chauffage collectif est au gaz verront leur facture augmenter significativement.
La Régie immobilière de la ville de Paris avait négocié un contrat à prix fixe jusqu'à la fin 2022 mais le fournisseur s'est rétracté. Elle a dû négocier un nouveau contrat, bien plus cher.