De nombreux passagers de la ligne 4 du métro parisien sont restés bloqués mercredi soir, certains pendant deux longues heures, dans des rames bondées et surchauffées, un incident qualifié de "tout à fait exceptionnel" par la RATP qui va diligenter une enquête interne.
"On est resté bloqué dans une chaleur insupportable", a témoigné auprès de l'AFP Oussama El Cherif, 19 ans, qui voulait rejoindre la station Odéon, au cœur de la capitale. Après une longue attente entre deux stations, il s'est résolu, comme plusieurs autres passagers, à "marcher le long des rails" pour sortir.
Cinq rames "très pleines" ont été bloquées dans le tunnel de la ligne 4 à partir de 19 heures 25, "des conditions hors normes qui n'arrivent quasiment jamais", a déclaré devant la presse Agnès Ogier, directrice des services ferrés de la RATP. L'évacuation de l'ensemble des passagers s'est achevée à 21 heures 30 et le trafic a repris une demi-heure plus tard sur l'ensemble de la ligne.
Selon Agnès Ogier, cet "incident tout à fait exceptionnel" est survenu "en pleine heure de pointe" dans des conditions "spécialement difficiles" pour les passagers alors qu'il "faisait extrêmement chaud".
Un incident d'origine technique
Le PDG de la RATP, l'ancien Premier ministre Jean Castex, a demandé une enquête interne qui aura pour but de "comprendre les éléments générateurs de l'incident, analyser la façon dont il a été traité", ainsi que "les délais" d'intervention afin "qu'un tel incident ne se reproduise pas", a poursuivi la directrice des services ferrés de la régie.
L'incident a fait suite à une "avarie sur un train" vers 18 heures 20. Le blocage des rames (ou navettes dans le jargon de la RATP) dans le tunnel a contraint "les voyageurs à attendre" à l'intérieur "avant de pouvoir être évacués", selon la RATP qui n'était pas en mesure de communiquer une estimation du nombre de passagers concernés.
Des passagers évacuent spontanément
Sur le réseau social Twitter, des photos et des vidéos ont montré des passagers souffrant de la chaleur dans des rames bondées, ainsi qu'une file de passagers évacuant le long des voies.
Françoise Rouveyrolles, 67 ans, se rendait au théâtre avec son mari quand elle s'est retrouvée elle aussi prisonnière d'une rame à l'approche de la station Odéon. "C'était vraiment difficile à vivre, plus de deux heures sans savoir ce qu'il y avait", a-t-elle décrit auprès de l'AFP.
"Dans la rame, il y avait des gens qui commençaient à se sentir mal, c'était vraiment limite... Deux, trois personnes ont commencé à s'énerver, des gens actionnaient sans cesse le signe d'alarme", a-t-elle rapporté, tout en évoquant globalement "une atmosphère de sagesse".
Au moment de l'évacuation, il lui a fallu emprunter une petite échelle et remonter la voie en longeant le côté de la rame. "On était très nombreux à marcher le long de la voie, entre les rails et le mur, (...) en file indienne sur des cailloux", sans voir "grand-chose".
"À 19 heures 45, certains voyageurs ont évacué spontanément" une rame, selon Agnès Ogier, les autres évacuations se déroulant sous le contrôle des agents de la RATP. Interrogés par l'AFP, les pompiers de Paris ont simplement indiqué à l'AFP avoir envoyé deux engins de secours à Montparnasse et n'ont pas fait état de blessés.