La direction de la voirie de Paris l'affirme : le trafic moyen à l'heure de pointe a commencé à diminuer sur les parcours de remplacement sur lesquels les automobilistes se sont rabattus après la fermeture des voies sur berges. Ca tombe bien, c'est exactement ce que soutient la mairie depuis 2016
Voici donc la ènième "étude", le ènième "rapport" ou compte rendu concernant l'impact de la décision de la mairie de Paris de fermer définitivement les voies sur berges rive droite à la circulation automobile. Et comme toujours, le rapport est conforme à ce qu'en attend son commanditaire.Aujourd'hui, c'est un rapport de la mairie de Paris, ou plus exactement, de sa Direction de la voirie. Ses conclusions sont donc conformes au discours que tient la mairie de Paris depuis la mise en place de la mesure.
Baisse très importante du trafic !
Les services de la voirie ont comptabilisé le trafic moyen durant l'heure de pointe du matin, c'est à dire entre 8 heures et 9 heures, et pendant l'heure de pointe du soir, c'est à dire entre 18 heures et 19 heures. Trafic sur les quais hauts de la rive droite, de la rive gauche ainsi que sur le boulevard Saint-Germain. La comparaison porte sur le "trafic en véhicules par heure" de janvier 2017 et de janvier 2018. Les services de la voirie ont donc constaté des baisses généralisées du trafic automobile qui vont de 5 à 28% de trafic en moins ! C'est à dire une diminution très importante du trafic en un an !
Très peu des automobilistes qui empruntent ces parcours quotidiennement, ni sans doute d'ailleurs des piétons ou passagers des bus, ne s'en étaient probablement rendus compte jusqu'à aujourd'hui. Il était donc certainement utile de le leur faire savoir, et au reste du monde par la même occasion.
"On vous l'avait dit" ...
Christophe Najdovski, l'adjoint (EELV) chargé de la circulation, s'est immédiatement félicité de ces "bons chiffres" qui selon lui "démontre que ses prévisions, celles de la mairie, étaient les bonnes.
La Région Ile-de-France, n'est évidemment pas du même avis, cela ne surprend personne. Il y a quelques mois, le rapport commandé et publié par la Région Ile-de-France sur le même sujet, disait exactement le contraire de ce que la mairie de Paris avance aujourd'hui !
Comme nous l'expliquions ici même, le 21 novembre 2017, lors de la précédente salve de publications, en réalité, aucune de ces multiples publications, sur le volume du trafic ou sur l'état des chiffres de pollution de l'air, qui fleurissent depuis la décision prise par la mairie, en 2016, n'est crédible. Toutes sont destinées à soutenir le propos politique d'un des trois acteurs du dossier : mairie d'un côté, région de l'autre, et au milieu des deux le préfet, c'est à dire l'Etat. Toutes sont donc faites quasiment sur mesure : critères différents, zones mesurées différentes, périodes choisies, opérateur de l'"étude" etc...
Il y en aura donc vraisemblablement d'autres, au gré de la nécessité de soutenir tel ou tel discours sur un dossier -celui de la voiture à Paris et en ville - qui se prête à toutes les polémiques possibles.
Et en attendant, chacun continuera d'avoir son avis, selon sa position et l'endroit d'où il assiste au débat.
Reportage Valentine Ponsy et Loïc Blache