Mort d'une femme à l'hôpital Lariboisière : le parquet de Paris demande le renvoi de l'AP-HP en correctionnel

Fin 2018, une femme de 55 ans était découverte morte aux urgences de Lariboisière, 12 heures après son admission. Plus de 4 ans après les faits, la justice demande un procès pour homicide involontaire contre l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP)

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Micheline Myrtil, née en Martinique en 1963, avait été retrouvée morte le matin du 18 décembre 2018 sur un brancard, près de 12 heures après son admission aux urgences de l'hôpital parisien Lariboisière. La famille avait alors dénoncé une prise en charge défaillante. L'autopsie avait conclu que la patiente était morte "d'une défaillance respiratoire aiguë secondaire à un oedème pulmonaire".

De son côté, au terme d'une enquête interne, l'AP-HP et l'agence régionale de santé (ARS) d'Île-de-France avaient reconnu une "série de dysfonctionnements", dans un contexte de sous-effectif chronique. Selon ce rapport la patiente avait été admise aux Urgences vers 18h40 mais aucune réévaluation de son état n'avait été effectué entre 21h et minuit. Lorsqu'elle avait été appelée pour la première fois, plus de cinq heures après son admission, elle n'avait pas répondu suite à une erreur dans son nom. Elle avait été considérée comme sortie "sans vérification des bracelets des malades en attente". 

Procès pour homicide involontaire

Fin décembre, le parquet de Paris a demandé un procès pour homicide involontaire contre l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris estimant dans ses réquisitions, que le décès de Micheline Myrtil "est survenu dans un contexte de défaut caractérisé de surveillance médicale et infirmière, dans un service dont il était connu que les locaux et les effectifs soignants étaient insuffisants par rapport aux besoins". 

"On meurt dans les hôpitaux en France. Nous nous satisfaisons de ces réquisitions de renvoi de l'AP-HP devant le tribunal correctionnel en raison des graves dysfonctionnements touchant le service des urgences de cet hôpital", a réagi auprès de l'AFP Me Eddy Arneton, avocat de la famille de Mme Myrtil.
"Il nous semble néanmoins que le parquet ne va pas jusqu'au bout puisque la responsabilité pénale des cadres dirigeants de l'AP-HP pourrait également être engagée", a-t-il ajouté.

Le décès de la patiente avait alimenté le débat chronique sur la crise du monde hospitalier, avant même qu'il ne soit secoué par la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19.

En septembre dernier, Madeleine Riffaud, âgée de 98 ans, et atteinte d'un covid long, avait raconté son calvaire aux urgences de l'Hôpital Lariboisière à Paris, abandonnée sur un brancard pendant 24 heures sans manger.

Avec AFP



Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information