Après le décès d'une patiente aux urgences de l'hôpital Lariboisière au mois de décembre à Paris, l'enquête interne diligentée par l'AP-HP et l'Agence régionale de santé pointe "une série de dysfonctionnements" dans un contexte de manque de moyens et de médecins. La famille a porté plainte.
La patiente, une femme âgée de 55 ans, avait été retrouvée morte alors qu'elle avait été admise 12 heures auparavant dans le service des Urgences de l'hôpital Lariboisière, situé dans le Xème arrondissement à Paris.Un défaut de surveillance, une identification erronée et un délai de prise en charge très important, ce sont quelques-unes des défaillances qui ont été pointées dans le rapport commandé par l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France.
Selon ce rapport la patiente a été admise 10 minutes après son arrivée aux Urgences vers 18h40 mais aucune réévaluation de son état n'a été effectué entre 21h et minuit. Lorsqu'elle a été appelée pour la première fois, plus de cinq heures après son admission, elle n'a pas répondu. La cause : une erreur dans son nom. Elle a été considérée comme sortie "sans vérification des bracelets des malades en attente".
L'AP-HP dans un communiqué souligne une "activité supérieure à la moyenne". Il y a dans ce service d'urgences 230 passages quotidiens, ce jour-là il y en a eu avec 249 passages. Si les effectifs paramédicaux étaient au complet ce soir-là, l'absence d'un médecin en journée a entraîné "une surcharge sur l'activité de garde". Plus généralement, "le ratio des effectifs médicaux (...) au regard de l'activité, est inférieur à celui des autres urgences de l'AP-HP", alors même que les urgences de Lariboisière sont les plus fréquentées de la région parisienne. On y dénombre 85.000 passages par an.
Le rapport pointe également le manque de places avec une surface et un nombre de boxes insuffisants, ce qui provoque un engorgement.
La famille de la victime a porté pour homicide involontaire et non assistance à personne en danger.
#10 mesures pour améliorer le service
Au vu de ces remarques et conclusions, le rapport préconise 10 recommandations pour améliorer le fonctionnement du service des urgences. Parmi ces mesures : une réorganisation de l'accueil, une redéfinition des missions du personnel. Le rapport recommande également d'adapter les effectifs aux besoins et d'agrandir la zone d'accueil.Dans son communiqué la direction de l'Hôpital Lariboisière s'engage à prendre en charge plus rapidement les patients avec la mise en place d'un "circuit court". L'objectif est de limiter le nombre de patients dans la salle d'attente des urgences. Un aide-soignant est désormais affecté à la surveillance. Le personnel des urgences devrait continuer à augmenter. La mission préconise un total de 28 postes, en fevrier 2019 il y en aura 24.
Concernant le manque de places, l'hôpital affirme que lm'agrandissement n'est pas possible. Pour remédier à cela, c'est une relocalisation des services d'urgences qui est mise en place.