Ce 17 décembre 2024, l'appartement thérapeutique du CHU de Lille a officiellement réouvert. Après des travaux à 100 000 euros, le lieu a été modernisé et repensé pour être plus performant. Un lieu peu connu, pourtant clé pour le parcours de soins des patients en rééducation.
C'est un lieu que peu de personnes connaissent. Au beau milieu du service d'ergothérapie, cette grande salle aux murs blancs permet d'accueillir les patients qui suivent un programme de rééducation. Mais contrairement aux autres espaces médicaux du CHU de Lille, cet espace ne contient ni bureau, ni table d'examen. En passant la porte de ce lieu insolite, on découvre plutôt une cuisine, une salle de bains et même une chambre à coucher. Tout laisse penser à une véritable maison.
Beaucoup d'autres hôpitaux possèdent cet "appartement thérapeutique". Mais le CHU de la capitale des Flandres bénéficie de ses bienfaits depuis 1994. Une pièce âgée de 20 ans, dont l'âge noble commençait à se faire sentir. Vétuste, démodé et surtout moins performant, l'appartement thérapeutique de l'hôpital de Lille méritait un bon coup de neuf. Ce 17 décembre 2024, après 10 ans d'attente, celui-ci a enfin rouvert après une longue phase de réaménagement.
Que trouve-t-on dans cet appartement ?
Mardi, le service d'ergothérapie du CHU de Lille a donc pu découvrir sa nouvelle salle de soins, en présence de Brigitte Macron : la Fondation des Hôpitaux, dont la Première dame est présidente, fait partie des principaux mécènes du projet.
Flambant neuf, complètement modernisé et domotisé, l'appartement de 42m2 est méconnaissable. "Là, on a trois beaux espaces bien distincts, avec une partie chambre, une partie cuisine, une salle à manger et une salle de bains. Avant, tout était dans la même pièce, rien n'était individualisé, ce qui posait problème pour l'intimité des soins." Vinciane Pardessus est cheffe du pôle soins médicaux et de réadaptation au centre hospitalier de Lille. En regardant la pièce rénovée, cette médecin peine déjà à se souvenir de l'ancien appartement.
Les murs étaient peints dans des couleurs qui étaient vieillottes, les meubles n'étaient pas modulables... C'est une super avancée pour le service.
Vinciane Pardessus, cheffe de pôle au CHU de Lille
Quels soins sont prodigués sur place ?
Contrairement à ce que son nom peut laisser croire, aucun patient ne réside réellement dans cet appartement. Il s'agit plutôt d'un cabinet médical, comme une salle de kinésithérapie, où des meubles du quotidien ont été construits pour représenter un espace de vie classique. Les patients qui séjournent au pôle de soins médicaux et de réadaptation du CHU peuvent s'y rendre au cours de leur hospitalisation, pour recevoir des soins de rééducation, axés autour des gestes utiles à la vie de tous les jours.
"90% de nos patients passent par cet appartement", souligne Vinciane Pardessus. "Certains vont venir une fois pour faire une évaluation, certains viennent travailler avec un kiné et un ergothérapeute pour récupérer la fonction de leurs membres. Et puis ceux qui gardent un handicap, peuvent travailler sur la recherche des gestes et des objets qui pourront les aider dans leur vie de tous les jours."
Les patients ciblés ont généralement été victimes d'un AVC ou d'un accident qui leur a laissé des séquelles. Sur prescription de leur médecin ou du centre d'ergothérapie, ils peuvent se rendre dans l'appartement thérapeutique pour des séances d'une à deux heures, qui constituent une étape clé dans leur réadaptation.
Pourquoi un appartement thérapeutique est nécessaire dans la reconstruction des patients ?
L'idée derrière cet appartement est de coller aux conditions de vie réelles des patients, pour leur permettre de récupérer des mouvements de base, et les aider à retrouver leur autonomie en se confrontant directement aux difficultés qu'ils peuvent vivre au quotidien.
Si quelqu'un souffre de difficultés cognitives, on va l'aider à retrouver sa capacité en lui faisant faire une recette de cuisine, en lui réexpliquant les étapes quand on se lave... Bref, lui faire vivre des étapes qui le remettent en mouvement.
Vinciane Pardessus
L'intérêt de procéder à cette rééducation à l'hôpital, plutôt que directement chez soi, est d'avoir accès à des objets ordinaires, mais "médicalisés". Le plan de travail de la cuisine et le lit sont à hauteur variable, les armoires peuvent s'abaisser, la douche possède des parois amovibles permettant d'ouvrir l'habitacle d'un côté ou de l'autre pour tester des barres d'appui... "On a voulu domotiser tout ça, sans pour autant être trop futuriste, pour que les patients puissent se procurer le matériel qui leur convient dans les commerces spécialisés." Un matériel ergonomique, domotisé qui plus est, permettant de faciliter la vie des patients.