Municipales 2020 - Agnès Buzyn, une inconnue à Paris ?

Presque inconnue en 2017, Agnès Buzyn s'est affirmée en trois ans au gouvernement comme une figure du macronisme. Mais la nouvelle candidate LREM à Paris n'a jamais fait de campagne électorale.

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Jusqu'à vendredi encore, Agnès Buzyn affirmait sur France Inter qu'elle ne "pourrait pas" être candidate en raison de son agenda "très chargé" et du "surcroît de travail" provoqué par la crise du coronavirus. Mais les appels du pied de cadres de la majorité présidentielle et surtout, un coup de fil du président de de la République "qui a convaincu la ministre de la Santé de se lancer dans cette bataille", ont changé la donne.

Un pari très risqué, certains diraient même suicidaire, pour l'ancienne ministre de la Santé qui a beaucoup de coups à prendre dans cette bataille électorale. D'autant plus qu'il s'agit de sa première campagne pour celle qui avait déjà refusée de se lancer dans les Européennes.

 

La revendication d'un ancrage local

"J'y vais pour gagner", a quant à elle déclaré Agnès Buzyn ce dimanche après l'annonce de sa candidature à la mairie de Paris pour remplacer en urgence Benjamin Griveaux, retiré après la diffusion de vidéos sexuelles.

Cette médecin spécialiste des leucémies et de la greffe de moelle argue d'un ancrage local de longue date : "J'ai toujours vécu dans cette ville, j'y suis née, j'y ai travaillé, j'y ai élevé mes enfants, je la connais", a-t-elle déclaré après l'annonce de sa candidature, dimanche.

Chef de l'unité de soins intensifs d'hématologie de l'hôpital Necker à 30 ans, elle a ensuite été nommée successivement à la tête de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, de l'Institut national du cancer, de la Haute autorité de santé, et enfin ministre de la Santé. "L'aboutissement de toute ma carrière professionnelle", reconnaît l'intéressée. 

Tête de liste dans quel arrondissement ?

Nul ne sait encore dans quel arrondissement Agnès Buzyn va se présenter. Un temps annoncée comme tête de liste d'arrondissement LREM aux côtés de Benjamin Griveaux, plusieurs options avaient été envisagées. D'abord le VIe arrondissement, arrondissement proche de son lieu d'habitation (le Ve arrondissement) selon Le Parisien.

Autre scénario évoqué : le XVe arrondissement, stratégique de par son nombre de conseillers. Mais le rapprochement du maire actuel, Philippe Goujon (en dissidence avec Les Républicains) et Benjamin Griveaux, rendait difficile cette hypothèse. 

"Rebattre les cartes"

À quatre semaines du premier tour du scrutin, cette candidature "est à même de rebattre les cartes et est une candidature de rassemblement", espère le patron de LREM, Stanislas Guerini.

Un optimisme fustigé par les autres candidats aux municipales parisiennes. Selon l'entourage de son concurrent le plus direct, le candidat dissident LREM Cédric Villani : "Ce choix fragilise l'exécutif en pleine crise sanitaire, au détriment d'un rassemblement et d'une victoire possibles derrière Cédric Villani. Cette décision est une nouvelle fois incompréhensible pour deux tiers des Parisiens qui espèrent l'alternance".Pour Emmanuel Grégoire, directeur de campagne de la maire sortante et candidate PS Anne Hidalgo : "Il y a deux jours Agnès Buzyn expliquait qu'elle ne pouvait être candidate à Paris en raison des sujets majeurs dont elle s'occupe : corinavirus, crise hospitalière... Cet abandon de poste montre que l'intérêt de LREM prime sur l'intérêt national, c'est une grave faute politique", critique-t-il sur twitter. Enfin, dans le milieu hospitalier, le président du collectif Inter-Urgences, Hugo Huon pense lui qu'il s'agit d' "une belle forme de mépris d'avoir le culot de quitter le ministère alors que, après 11 mois, tout reste à faire à l'hôpital. (...) Ça montre qu'elle aura préféré choisir depuis le début sa carrière politique à la santé des malades et c'est probablement pour cela qu'elle n'a pas appuyé assez fort ses dossiers".

Une critique qui risque de la poursuivre dans cette campagne électorale et les personnels de santé de se rappeler à son bon souvenir.
 
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