Les musées parisiens désertés par les touristes : "C’est l’occasion de voir la Joconde d’un peu plus près"

Alors que la capitale est bien vide cet été, en raison de la crise sanitaire et de la chute de la fréquentation touristique, les musées et monuments parisiens cherchent leur public. Certains petits établissements espèrent tirer leur épingle du jeu.

Oubliez les longues files d’attente devant le Louvre. Cet été, le musée a vu son nombre de visiteurs divisé par quatre ; avec 7500 personnes, contre 30000 d’habitude.

"C’est pour ça qu’on y va ! On a vu que c’était peu fréquenté, c’est le moment d’y retourner, explique ainsi un couple sur la cour Napoléon, devant la pyramide. C’est la troisième fois qu’on vient."

C’est l’occasion de voir la Joconde d’un peu plus près pour le coup.

Un visiteuse, au Louvre


Pour une autre visiteuse, le public peu nombreux est aussi l’occasion de fixer d’un peu plus près le regard de la Joconde : "J’étais déjà venu plus jeune, il y avait un amas de personnes devant. Là, c’est l’occasion de la voir d’un peu plus près pour le coup." Avec la crise sanitaire, la capitale s’est en effet vidée de ses touristes, de quoi mettre à mal les musées et monuments. Les grands musées ont par ailleurs dû baisser leur capacité d’accueil, avec l’obligation de réserver en avance sa place, en ligne.

"C’est surtout des touristes qui visitent au mois de juillet et août"

C’est par exemple le cas à Beaubourg, où chacun fixe un créneau horaire. Le centre Pompidou a même dû décaler son calendrier d’expositions pour attirer les visiteurs.
Samedi, l’exposition Christo recevait par exemple autour de 1300 personnes. "C’est quand même un chiffre significatif, mais c’est évidemment moins que d’habitude aussi en raison de l’affluence touristique, admet Jean-Pierre Criqui, conservateur. C’est surtout des touristes qui visitent au mois de juillet et août, et ils sont moins là que les autres années."

Le musée Delacroix, gratuit jusqu’à la fin de l’été

Certains petits musées espèrent ceci dit tirer leur épingle du jeu. Le musée Eugène Delacroix – qui a rouvert le 22 juin dernier – a trouvé la parade, avec des visites gratuites pour tous, jusqu’à la fin de l’été.

C’est vrai qu’on a des Franciliens qui ne connaissaient pas ce petit musée, et qui profitent de la gratuité…

Anaïs Roguier, du musée Delacroix

"On a aussi voulu que ça soit gratuit pour attirer un nouveau public, pour "profiter de la crise" et attirer de nouveaux visiteurs qui ne seraient jamais venus, explique Anaïs Roguier, du musée Delacroix. Et c’est vrai qu’on a des Franciliens qui ne connaissaient pas ce petit musée, et qui profitent de la gratuité pour venir le découvrir, et j’espère revenir plus tard."

Le musée Delacroix attire ainsi 72 visiteurs quotidiens. Mais avant un retour à la normale, comment les établissements vont-ils survivre ? L’Etat a promis une rallonge financière – des aides attendues au plus vite.
 
Que peut-on visiter gratuitement cet été à Paris ?
Outre le musée Delacroix, exceptionnellement gratuit tout l’été, il est possible de s’offrir quelques visites sans toucher à son porte-monnaie dans la capitale :
  • Au Louvre, les visites "mini-découvertes" sont exceptionnellement gratuites cet été (sans inscription, dans la limite des places disponibles). Du 8 juillet au 20 septembre 2020 : les matins à 10h, 10h30, 11h et 11h30 ; et les après-midis à 14h, 14h30, 15h et 15h30.
  • Les collections permanentes du Musée d'Art moderne de Paris sont accessibles gratuitement.
  • Comme au Mam, la visite des collections permanentes du Musée Cognacq-Jay sont gratuites.
  • Pour les jeunes et les publics en situation de précarité, les musées de la Ville de Paris organisent dans le cadre du programme "Un été particulier" une programmation gratuite (mais sur réservation). Visites en compagnie des médiateurs, parcours créatifs, ateliers de pratiques artistiques… 600 activités sont proposées.
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