Un après l'incendie de Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019, le danger n'est toujours pas écarté et l'édifice toujours menacé. Selon un responsable du chantier, des équipes sont d'astreinte en cas d'urgence.
Le réveil va-t-il être rude ? Un an après l'incendie qui a touché Notre-Dame de Paris, la cathédrale est loin d'être sauvée. Et la mise en place du confinement, le 17 mars dernier, a entraîné l'arrêt du chantier de sécurisation.
"Les travaux ont été mis en sommeil", confirme ainsi Didier Durand, chef de l'entreprise Pierrenoël spécialisée en maçonnerie et taille de pierres qui travaille activement sur l'édifice. Juste avant la mise en pause du chantier, les ouvriers devaient commencer à démonter l'ancien échafaudage dont les 10 000 tubes ont été soudés lors de l'incendie du 15 avril 2019.
Une étape cruciale car cette structure met encore en danger l'édifice : "Quand les échafaudages calcinés seront retirés, on aura aussi retiré les vestiges de la charpente qui se trouvent sur les voutes. Et les voutes sont très importantes car il ne faut surtout pas qu'elles cèdent sinon les arcs-boutants les pousseraient et ce serait la catastrophe."
Au matin de Pâques, des ténèbres renaît la lumière...
— Cathédrale NotreDame (@notredameparis) April 21, 2019
Nous sommes tous engagés pour œuvrer à cette nouvelle naissance, à la renaissance de Notre-Dame de Paris pic.twitter.com/tgAaCRnlCJ
Les objectifs pourraient être tenus
Ce n'est pas la première fois que les différents acteurs prenant part à la restauration de la cathédrale font face à d'importants imprévus. Le premier de taille a été l'exposition des ouvriers au plomb.Sur ce chantier où tout est inédit, il a fallu trouver des solutions pour les protéger car des centaines de tonnes de cette matière ont fondu lors de l'incendie dégageant une poussière toxique. "Nous étions en train de réaliser la dernière phase de sécurisation. Une équipe faisait le démontage des échafaudages la journée et d'autres intervenaient la nuit dans le noir pour aller récupérer tous les décombres au-dessus des voûtes. A la fin de l'année, la cathédrale aurait été sécurisée", juge l'entrepreneur.
Après l'incendie, Emmanuel Macron avait fixé l'objectif de reconstruction en 5 ans. Un délai jugé par certains comme étant trop précoce. Mais pas de quoi affoler Didier Durand : "On ne rattrape jamais le temps. Mais nous avons deux chantiers : un à l'extérieur et un à l'intérieur. Cela nous permettra de respecter les temps. L'objet est de la redonner au culte pour 2024, ce n'est pas non plus extraordinaire comme date."
"Encore plus belle qu'avant"
L'entrepreneur veut d'ailleurs voir dans ce chantier une opportunité. "La cathédrale a 850 ans et cela fait autant de temps qu'elle est en travaux. Il n'y avait pas eu de campagnes importantes de travaux depuis Viollet-le-Duc (un architecte du XIXe siècle, ndlr)".Une campagne largement financée par le privé. Entre les donations d'anonymes et ceux de personnalités du monde entier, ce sont 902 millions d'euros de dons et promesses de dons qui ont été récoltés. "Grâce à tous ces dons, on va lui refaire une douce beauté", affirme le chef d'entreprise qui pense même qu'elle "sera encore plus belle qu'avant".