"On se retrouve à faire des tâches qui ne font pas partie de nos prérogatives", on vous explique pourquoi les bibliothécaires de la Ville de Paris sont en grève

Devant l'Hôtel de Ville de Paris, les employés des bibliothèques municipales vont tirer la sonnette d'alarme ce jeudi. Avec l'évolution de leur métier, ils se disent de plus en plus sollicités pour des missions de plus en plus variées.

"On se retrouve à faire des tâches qui ne font pas partie de nos prérogatives." Solenn est désabusée. Jeudi, elle sera en grève comme plusieurs centaines d'autres bibliothécaires de la Ville de Paris.

Elle est bibliothécaire depuis plus d'un an et demi dans le 13ème arrondissement de Paris. "Je suis bibliothécaire de catégorie C. Cela veut dire que je suis chargée de l'accueil du public, de la sauvegarde et de la conservation des documents que l'on reçoit. Ce sont des tâches principalement manutentionnaires", indique la jeune femme qui a intégré cette bibliothèque parisienne peu après la fin de ses études.

Des tâches de plus en plus diverses

"Dès mon recrutement, j'ai compris que j'allais devoir remplir des missions de catégorie B comme la gestion de fonds documentaires, la création de projets jeux de société, les retours de livres ou les animations pour les enfants."

Aujourd'hui, elle confie réaliser au quotidien des tâches qui sont généralement réservées à des employés de catégorie B. "Ce n'est pas logique et cela nous épuise car on s'active toute la journée sans cesse. Déjà pour faire les tâches dévolues à notre poste, puis pour pallier les évolutions rapides du métier et des offres en bibliothèque."

"L'on nous demande de faire de plus en plus de choses comme des animations ou de la gestion de projets au long cours mais sans nous fournir les moyens nécessaires", poursuit Solenn.

Elle cite aussi le manque de formation. "Dans ma bibliothèque par exemple, il n'y a qu'une seule personne de catégorie A, chargée de l'encadrement, dans ces cas-là il est compliqué d'accompagner les nouveaux venus, ils sont livrés à eux-mêmes."

Si elle occupe ce poste seulement depuis un an et demi, elle avoue avoir déjà pensé à changer de métier.

"Les salaires ne correspondent pas au travail fourni" 

La rémunération est également au cœur du malaise des agents."On se fatigue pour des salaires qui ne correspondent pas au travail fourni. A la fatigue physique s'ajoute l'épuisement moral. J'ai déjà dû me mettre en arrêt parce que je n'en pouvais plus. En finissant la journée, on se rend compte que la charge de travail est trop importante. De plus, nos salaires ne sont pas alignés sur le coût de la vie à Paris et cela aussi, on en souffre."

Elle explique par exemple chercher un nouvel appartement depuis plus d'un an. "Je vis dans un 14m2 à Paris mais avec mon salaire, je ne peux pas me permettre autre chose pour l'instant", confie-t-elle. 

Une prime JO

Du côté des syndicats, les revendications sont multiples."On demande d'abord une prime durant les JO de 1500 euros pour tous les personnels présents pendant cette période", avance Guillaume Floris, représentant syndical du SUPAP-FSU, le syndicat unitaire des personnels administratifs parisiens et bibliothécaire.

"Nos bibliothèques sont des lieux ouverts à tous et elles doivent le rester, mais on craint de devoir affronter l'afflux de touristes des JO en étant à flux tendu, avec des effectifs réduits", poursuit-il.

"On sait par exemple qu'il y aura moins d'enfants dans les centres de loisirs, donc potentiellement plus de monde à accueillir dans nos structures avec moins de personnel", souligne le syndicaliste qui demande des créations de postes.

La question des transports pendant les JO est également soulevée.

Ce jeudi, les bibliothécaires ont prévu de se rassembler devant la Mairie de Paris. Ils seront accompagnés d'autres fonctionnaires de la Ville de Paris comme les personnels périscolaires ou encore les agents de nettoyage.         

    

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