Les militants seront jugés pour avoir attaqué un bar dans le XXe arrondissement de Paris le 4 juin dernier.
Ce 15 janvier s'ouvre le procès des "Zouaves Paris" devant le tribunal correctionnel. Cinq militants de ce groupuscule d'extrême droite seront jugés pour avoir attaqué un bar le 4 juin 2020, presque sept ans jour pour jour après la mort de Clément Méric, jeune militant "antifa" tué lors d’une rixe entre militants d'extrême gauche et skinheads d'extrême droite, le 5 juin 2013. Les chefs d’accusation : "violences en réunion n'ayant pas entraîné d'interruption de temps de travail (ITT)" et "dégradations du bien d'autrui commises en réunion".
Situé dans le XXe arrondissement de Paris, dans le quartier de Ménilmontant, ce bar, le Saint-Sauveur, est un lieu connu pour être l’un des QG historiques des militants antifascistes. Le 4 juin, vers 21h, une quinzaine d'individus débarquent sur les lieux. "Ils sont venus attaquer le bar, armés de battes de baseball, de bombes lacrymogènes, de bouts de bois… c’était assez violent", se souvient un témoin de la scène interrogé par France 3 Paris Île-de-France. "Certains étaient cagoulés, d’autres non. Ils ne devaient pas avoir la trentaine. Ils ont gazé les gens à l’intérieur du bar et à l’extérieur, sur la terrasse", ajoute-t-il.
Les habitants du quartier sont même allés jusqu’à poursuivre les militants d’ultra-droite dans les rues. Certains sont roués de coups. Toutefois, pas de mort, ni de blessé grave.
Héritiers du GUD
Quelques minutes après le déroulement des faits, l’attaque est revendiquée sur les réseaux sociaux par les "Zouaves Paris" – héritiers du GUD (Groupe union défense, extrême droite) et du Bastion social.
"Les zouaves sont un groupe d’ultra-nationalistes qui sont dans une optique de ‘guerre de rue et de territoire’", nous précise Jean-Yves Camus, politologue spécialiste de l’extrême droite. "C’est un groupe constitué de gens très jeunes, eux-mêmes pilotés par des gens un peu plus vieux. C’est un groupe par lequel on transite. On n’y reste pas".
Les Zouaves se sont fait remarquer à de nombreuses reprises, notamment durant le mouvement des Gilets jaunes.
Leur chef est un certain Marc de Cacqueray-Valmenier, 22 ans, issu d’une famille de catholiques traditionnalistes. Placé sous contrôle judiciaire, le jeune homme est quand même parvenu à aller combattre dans la région du Haut-Karabagh, région d’Asie mineure, au moment du conflit armé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan il y a deux mois. Il avait alors pris le parti de l’Arménie.