Thibaud G. a été condamné ce jeudi à 20 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de Paris pour l'incendie volontaire en 2015 de l'immeuble du 4 rue Myrha dans le XVIIIe arrondissement. Huit personnes dont deux enfants avaient perdu la vie.
"Je vous demande de m'accorder votre pardon et votre clémence", voici les derniers mots de Thibaud G. avant que la cour d'assises de Paris ne se retire pour délibérer. Le jeune homme âgé de 25 ans aujourd'hui était poursuivi pour l'incendie volontaire de l'immeuble situé dans le quartier de la Goutte-d'Or à Paris provoquant le décès de 8 personnes.
Il y a 5 ans, le 2 septembre 2015, vers 4 heures 20 du matin, Thibaud G. locataire d'un studio au 2e étage de l'immeuble du 4 rue Myrha se lève avec, selon ses propres mots, " la pulsion de vouloir détruire quelque chose". Il met le feu à une des poussettes entreposées au rez-de-chaussée. Puis il retourne se coucher. Le feu se propage dans la cage d'escalier avant de ravager l’immeuble d’habitation. Le bilan humain est lourd, 8 personnes dont 2 enfants de 8 et 14 ans sont tuées.
Dans un premier temps, un sans domicile fixe de 36 ans est soupçonné et incarcéré à tord avant que le jeune homme avoue les faits un an plus tard.
Alors que le parquet de Paris avait requis 25 ans de prison, les jurés ont condamné Thibaud G. à 20 ans de réclusion criminelle assortie d’une obligation de suivi socio-judiciaire de douze ans à sa sortie de prison.
L'accusé a accueilli le verdict stoïquement. Pour son avocat, Me Laurent Thieffry, "la cour a certainement pris en compte la personnalité particulière du prévenu, son jeune âge au moment des faits et la nécessité de sa réinsertion".
Du côté des parties civiles, les réactions sont partagées et oscillent entre soulagement et colère. "J'ai un sentiment d'apaisement", témoigne la mère d'une des victimes de l'incendie. "J'ai un peu l'impression de pouvoir mieux respirer. Les angoisses vont sûrement s'en aller, j'espère", poursuit-elle.
Alassane Tandian, une des victimes de l'incendie, affirme ne pas être satisfait. "Tout le long du procès, Thibaud G. n'a respecté "ni la cour ni les parties civiles". "Il s'est amusé devant nous", a t-il déploré. Il n'a pas eu de mots de compassion pour les victimes se présentant lui-même comme "une victime".