Paris cherche à attirer les futures entreprises exilées du Brexit

Tordre le cou aux idées reçues sur la France et accompagner les futurs investisseurs tout au long de leurs démarches pour s'implanter en Ile-de-France : face aux perspectives offertes par le Brexit, Paris a fort à faire pour attirer les entreprises de ce côté-ci de la Manche.

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Même si le divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne n'est pas encore acté, et que les conséquences du Brexit restent encore incertaines, la capitale, tout comme les autres grandes métropoles européennes, se met en ordre de marche pour tenter d'avoir la plus grosse part du gâteau.

Sous le slogan "Tired of the fogs? Try the frogs!" ("Marre du brouillard? Essayez les grenouilles!"), le quartier d'affaires de La Défense a lancé une campagne de communication dans la City et les gares et aéroports londoniens pour courtiser les entreprises britanniques.

De son côté, le Premier ministre Manuel Valls a inauguré il y a une dizaine de jours, dans le XIXe arrondissement, un guichet unique intitulé "Choose Paris Region - Welcome to Greater Paris", initiative réunissant plusieurs acteurs dont la région Ile-de-France, la Mairie de Paris et l'agence publique Business France.
Que ce soit sur la règlementation de tel ou tel secteur, la fiscalité, l'immobilier ou encore l'offre culturelle et éducative dans la capitale, les six conseillers de cette toute nouvelle structure se doivent de pouvoir répondre à toutes les questions que leur posent leurs interlocuteurs.


"Une fois qu'un investisseur a décidé de venir s'installer en Ile-de-France, on fait en sorte de faciliter cette démarche, en faisant des simulations fiscales, en aidant à trouver des locaux, des ressources humaines, à ouvrir les compteurs d'électricité, ou encore à accompagner les salariés dans leurs démarches au rectorat pour inscrire leurs enfants à l'école", explique Robin Rivaton, directeur général de Paris Région Entreprises, l'agence de développement économique de la région Ile-de-France.

Faciliter les démarches

"Vous pouvez aussi avoir des gens qui appellent le guichet et qui sont encore dans une phase de réflexion, demandent des informations sans qu'ils aient totalement arrêté leurs décisions d'implantation", ajoute-t-il. 

Pour l'heure, une quinzaine de dossiers est gérée par l'équipe, mise en place il y a environ un mois, essentiellement dans les secteurs de la finance et de la logistique, et émanant plutôt de petites ou moyennes structures. Parmi eux, un petit nombre en est à un stade très avancé, avec une installation imminente. D'autres hésitent encore entre Paris, Francfort, Dublin ou encore Amsterdam.

Les responsables du guichet unique s'attendent à une montée en puissance au fur et à mesure des évolutions des négociations entre Londres et Bruxelles.
Mais Ross McInnes, président du conseil d'administration de l'équimentier aéronautique Safran, adoubé ambassadeur du guichet unique par Manuel Valls, prévient: "on ne va pas tout d'un coup éteindre les lumières à Londres et les rallumer à Paris".


En revanche, "durant cette période d'incertitudes, il est du devoir des employeurs, surtout dans le secteur financier, de regarder toutes les options qui s'offrent à eux", indique-t-il. Et de celui de Paris de leur apporter des réponses concrètes, en brisant certains clichés. "Oui les charges sociales sont plus élevées en France, indubitablement", reconnaît-il.

L'immobilier moins cher à Paris qu'à Londres

"Mais en face de ça, les coûts opérationnels vont être moindres", l'immobilier étant moins cher à Paris qu'à Londres, de même que les mutuelles, observe M. McInnes, dont le rôle sera de "donner un coup de pouce et un élément de crédibilité" dans certains dossiers avancés, du fait de son expérience de dirigeant d'une entreprise française reconnue sur la scène internationale.

D'autres entités sont à la manoeuvre, à l'image de l'association Paris Europlace, qui a vanté lundi les mérites de la place financière parisienne auprès d'une délégation de banques et d'entreprises chinoises reçues à Bercy, ou de l'ancien gouverneur de la Banque de France Christian Noyer.

Des acteurs qui espèrent que leurs efforts ne seront pas ruinés par le vote de mesures emblématiques, actuellement en débat à l'Assemblée nationale, revenant sur les allègements fiscaux pour les impatriés ou la fiscalité avantageuse pour la distribution d'actions gratuites.
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