Du Panthéon aux Invalides, entre 29.000 et 40.000 collégiens, lycéens et étudiants ont marché pour sensibiliser à la question climatique.
Le rendez-vous était donné à 13h devant le Panthéon. Pour cette première "Grève mondiale pour le futur", les jeunes ont particulièrement répondu à l'appel à Paris : entre 29.000 (police) et 40.000 (organisateurs) manifestants ont marché ce vendredi après-midi jusqu'aux Invalides.
Des manifestants très jeunes : principalement des collégiens et des lycéens -parmi lesquels plusieurs ont fait l'école buissonière-, mais aussi des étudiants. Des jeunes particulièrement concernés par la question climatique, à en juger notamment par l'originalité des pancartes qui ont émaillé le cortège : "Chauffe mon clito, pas le climat", "Vous niquez ma mer" ou encore "Moins de degrés, sauf dans la bière".
En manifestation, les collégiens et lycéens sont plutôt créatifs dans leurs pancartes ! #GreveMondialePourLeClimat #FridayForFuture #YouthforClimate pic.twitter.com/IzbdnGI7mk
— France 3 Paris (@France3Paris) 15 mars 2019
"On est la nouvelle génération, c'est à nous d'agir maintenant !" Milena, collégienne de 13 ans scolarisée dans le 5e arrondissement de Paris, a demandé à sa mère de pouvoir venir manifester. "On est en train de causer notre perte. Puisque nos parents n'ont pas fait [quelque chose pour le climat, ndlr], on manifeste pour que ça change !"
"Mi-février, il faisait 15°, on était en T-shirt, c'était choquant"
"Le réchauffement climatique est une réalité et ce sont les jeunes qui doivent s'exprimer en premier lieu", enchaîne Mahaut, 20 ans, étudiante ingénieure agronome à Agro Paris Tech. "Il y a trois semaines, on était au milieu du mois de février, il faisait 15° et on était tous en T-shirt ! Ce n'est pas normal et c'est ça que je trouve choquant", complète sa camarade Elsa, 20 ans également.Paroles de jeunes : « Les adultes sont en mode ‘On fait rien’ parce qu’ils ne seront plus là dans 30 ans » disent Lou-Ann et Emma en 2de à Issy-les-Moulineaux. Elles voudraient que des initiatives comme les eco-quartiers se multiplient #grevemondialepourleclimat #youthforclimate
— France 3 Paris (@France3Paris) 15 mars 2019
Et ce ne sont pas que des mots. Chacun des jeunes manifestants que nous avons interrogé met déjà en oeuvre des actions à son échelle ou tente de modifier son comportement. "Au quotidien, j'essaie de manger moins de viande, de limiter les consommations et les emballages, de manger des fruits de saison...", détaille Oussama, 24 ans, étudiant en biologie à Jussieu. "À mon niveau, je fais plusieurs actions : 'harceler' mes amis pour qu'ils limitent les emballages, modifier mon alimentation, faire les fins de marchés...", complète Sarah, une étudiante en psychologie à Bruxelles qui a fait le déplacement spécialement jusqu'à Paris.
Il n'y a pas "que" des jeunes.
La preuve. Yazid Arifi, encadre des élèves à l'école démoncratique de Paris dans le 19ème arrondissement de Paris.
Comme bon nombre de jeunes manifestants, lui aussi "a séché l'école, en solidarité ".
Non seulement, j'ai séché les cours, mais nous avons fermé l'école ! Nous avons pris une décision démocratique en faveur de la fermeture de l'école pour venir se mobiliser avec les jeunes générations.
La tête du cortège est arrivée vers 15h aux Invalides. Dans le cortège on repérait des scouts, des membres de syndicats étudiants, un panneau "gilets jaunes Paris 20e". Des slogans anti-capitalistes fusaient entre les désormais classiques "Et un, et deux, et trois degrés, c'est un crime contre l'humanité" ou "Rejoignez-nous, ne nous regardez pas". Du côté des organisateurs, on se dit "plus que contents".
Les organisateurs, eux, sont « plus que contents », dit Julien Delohen, de l’@UNL_SD. « L’objectif de plusieurs dizaines de milliers de personnes est atteint. » Le syndicat lycéen appelle désormais à un « vendredi vert » et un « samedi jaune » chaque semaine. #YouthForClimate pic.twitter.com/qJYuIY2zBh
— France 3 Paris (@France3Paris) 15 mars 2019
"Maintenant qu'on est là, on va rester présent tous les vendredis pour réclamer des actes forts", poursuit Julien Delohen, le secrétaire général de l'UNL-SD, un syndicat lycéen. "On appelle à des vendredis verts et des jeudis jaunes toutes les semaines. Une fois que la jeunesse est mise en mouvement, plus rien ne peut l'arrêter !"