Une enquête de France-Bleu Ile-de-France montre que, deux mois après la mise en place du dispositif d'encadrement des loyers parisiens, un tiers des appartements proposés à la location sont au dessus des plafonds fixés par la loi. Mais est-ce vraiment une surprise ?
Depuis le 1er août 2015, la loi "ALUR" sur le logement, encadre les loyers de certaines grandes villes. Dont principalement Paris qui était le principal objectif de cette disposition de la loi. L'objectif était clairement de limiter dans la capitale l'emballement des prix des loyers qui avaient tendance à atteindre des sommets inaccessibles pour beaucoup.
Le mécanisme de l'encadrement repose sur l'établissement d'un loyer médian constaté dans un secteur par l'observatoire des loyers de l'agglomération parisienne (OLAP). Ce loyer médian, dit la loi, ne peut pas être dépassé de plus de 20% pour les nouveaux beaux établis dans le même secteur. L'Observatoire a ainsi défini 80 quartiers dans l'agglomération. Et en fonction des tailles, nombre de pièces et âge de l'immeuble, les propriétaires qui mettent leur bien en location ne peuvent pas dépasser cette limite fixée.
Et un mois après la mise en place du dispositif, un premier bilan montrait que, globalement, les nouveaux loyers enregistraient une tendance à la baisse.
Mais une enquête, réalisée par le site MeilleursAgents.com pour nos confrères de France-Bleu Ile-de-France, montre montre que 30% des annonces actuellement proposées dépassent les plafonds fixés par la loi. Et que, selon les quartiers de Paris, cette proportion est bien supérieure puisqu'elle peut atteindre jusqu'à 70% des offres.
Même si l'étude a le mérite de fixer les choses et de cerner une réalité, le constat n'est, somme toute, pas surprenant lorsque l'on regarde attentivement quels sont les loyers et les quartiers concernés. On y retrouve les lieux les plus prisés de la capitale et les appartements et emplacements rares ou exceptionnels comme le secteur du Jardin des Plantes ou le coeur du Marais. Dans ces secteurs, la clientèle, aisée, est prête à mettre le prix coûte que coûte lorsqu'elle veut un appartement ou une vue, un emplacement précis.
A cette première raison de dépassement des plafonds encadrés s'en ajoute une seconde qui tient au découpage des secteurs fait par l'Observatoire des loyers parisiens. Ainsi, pointe un représentant de Meilleurs agents.com, "la Butte Montmartre et le quartier de la Porte de Clignancourt se retrouvent dans le même secteur, donc avec le même prix de référence". Une aberration en effet.
Reste donc à savoir ce que risquent les propriétaires qui ne respectent pas les dispositions de cette nouvelle loi.