Des milliers de personnes dans les rues de Paris, des heurts et de gros dégâts. Si les gilets jaunes du 8 décembre ont semblé "plus tranquilles" que la semaine précédente, dans quel état d'esprit étaient-ils ? Qu'ont-ils pensé de cette nouvelle journée de manifestation ?
10.000 "gilets jaunes" dans les rues de Paris, hors Marche pour le climat, samedi 08 décembre, selon le Ministère de l'Intérieur,
soit 2.000 de plus que la semaine passée.
Pour la majorité, un seul mot d'ordre, pouvoir manifester leur mécontentement dans le calme.
Dans la foule, des parisiens, des franciliens et des provinciaux.
Bruno, Patricia, Romain et Fred, eux, sont arrivés de leur Normandie en tout début de matinée avec un petit "memento" à l'attention du Président de la République et du gouvernement.
Avant d'atteindre le haut de l'avenue Marceau pour tenter d'accéder à la place de l'Etoile, le petit groupe s'est fait arrêter et fouiller à plusieurs reprises.
Au péage tout d'abord, avant d'arriver à Paris, puis à de nombreux moments sur leur cheminement pour rejoindre le haut des Champs-Elysées, où finalement il leur a été impossible de parvenir.
Mêmes impressions pour Sébastien et Fabienne, un couple de franciliens. Ils n'ont pas pu atteindre les Champs-Elysées et ont été incommodés par les gaz lacrymogènes, comme la semaine passée.
Manifestants de la première heure, ils n'ont pas cédé à la peur et sont déterminés à revenir, "si il le faut", samedi prochain. Toujours dans un état d'esprit pacifique et convivial.
La stratégie des forces de l'ordre était de cisailler les groupes de manifestants.
Éviter, au mieux, les gros rassemblement. Alors forcement cela n'a pas été simple.
Intimidation, usage de lacrymogènes, telles ont été le mesures déployées, en tout cas jusqu'à la fin de la matinée.
Certains manifestants n'ont pas apprécié cette tactique. D'autres, plus conciliants, comprenaient, comme
ce jeune homme venu spécialement de Grenoble.
Jusqu'à la fin de la matinée, autour de la place de l'Etoile, l'ambiance étaient plutôt "détendue", comme le témoigne ce jeune parisien venu manifester avec des paquets de gâteaux.
Au fur et à mesure de l'avancée de la journée, l'ambiance s'est tendue.
Ne pouvant accéder à la place de l'Etoile, les manifestants ont rebroussé chemin et se sont dirigés vers la gare Saint-Lazare, les places de l'opéra ou encore de la République.
De nombreux incidents et vandalisassions ont émaillé leur cheminement.
Au final, près de 1.100 personnes ont été interpellées. Plus de 1.000 ont été placées en garde à vue, dont 100 mineurs, selon le parquet de Paris.
Sur le terrain parisien, 8.000 membres des forces de l'ordre ont été déployés afin de contenir les manifestants. Des gendarmes, des CRS et des forces de police spécialisées.
Selon, Alain, manifestant francilien, la différence est de taille.
Toutes ces personnes, rencontrées au cours de cette journée, n'ont pas "craqué" comme elles le disent.
Toutes sont rentrées à leur domicile, en banlieue ou en province.
Et, même si elles n'ont pu atteindre les Champs-Elysées, ballottées de rues en rues,
toutes sont déterminées à revenir samedi prochain, quoi qu'il arrive, si le discours du Président de la République ne les convainc pas.