La mairie rétablit le « concours des façades » : une compétition abandonnée en 1930, pensée pour diversifier les devants d’immeubles de la capitale, et historique pour l’architecture d’Art nouveau.
L’évènement date de 120 ans. Paris relance le « concours des façades », pour relancer « l'exigence d'esthétisme » et éviter la banalisation de l’architecture dans la capitale.
Le Conseil de Paris a voté mercredi le projet mené par Eric Azière, président du groupe UDI-MoDem, et déjà approuvé par Anne Hidalgo.
Née en 1898, la compétition récompensait les plus belles façades d'immeubles réalisées dans l'année à Paris, à l’occasion du percement de la rue Réaumur. Chaque année, six lauréats sélectionnés par un jury étaient récompensés, sans hiérarchie.La proposition du @GroupeUDIMoDem présentée par @AziereEric de faire renaître le concours de façades à Paris a été adopté pic.twitter.com/Q93OImNQrO
— Groupe UDI MoDem (@GroupeUDIMoDem) 10 mai 2017
Le but : pousser les architectes et les promoteurs à créer des projets originaux avec des nouveaux matériaux, mais surtout lutter contre l’uniformisation du style haussmannien alors dominant dans la ville.
La compétition est à l’origine de nombreux chefs d’œuvre d’Art Nouveau, mouvement architectural basé sur les courbes, les couleurs, les ornementations inspirés des arbres, des insectes, des fleurs, et des animaux.
L'une des premières façades récompensées est le Castel Béranger : un immeuble de trente-six appartements, rue La Fontaine dans le 16ème arrondissement. Autre exemple : l'immeuble Lavirotte, avenue Rapp dans le 7ème arrondissement.
Ralenti avec la Première guerre mondiale et supprimée en 1930, le concours va donc reprendre. L’idée reste de combattre la standardisation, lutter contre les « façades à bas coûts, sans fantaisie », tout en modernisant l’évènement.
Art nouveau hier, street art aujourd'hui ?
Le concours intégrera les réhabilitations d'immeubles, et non plus uniquement les nouvelles constructions – assez rares aujourd'hui dans la capitale.Censé éviter toute standardisation, le concours pourrait donc bien récompenser des street artistes, très actifs aujourd’hui à Paris.