Paris - Le restaurant "Corleone" suscite l'indignation de ceux qui luttent contre la mafia

Le Corleone a ouvert en janvier dernier dans le VIIIe arrondissement de Paris. Un restaurant tenu entre autre par la fille de Toto Riina, le sanguinaire parrain sicilien de Cosa nostra, à la tête du clan Corleone jusque dans les années 90 et mort en prison en 2017.

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Sa ville natale et son blason affichent la couleur sur la façade du restaurant. Son nom de famille, lui, a disparu, mais il est encore au menu. La maîtresse de maison, Lucia Riina, ne se mettra pas à table car la benjamine du dernier grand parrain de Cosa nostra fuit les médias. Pascal Fratellini, propriétaire de discothèques parisiennes et financeur du projet parle pour elle.

"On ne va pas dire que c'est un bon coup marketing, même si bien sûr, cela fait partie du projet. C'est la fille de Toto Riina qui présente ses œuvres à Paris et qui fait déguster la cuisine sicilienne aux Parisiens. Elle est née à Corleone et c'est son nom. Comme elle l'a dit : 'mon père a son histoire, moi j'ai la mienne'. Elle est Lucia Riina, artiste-peintre."

Intervenants : Pascal Fratellini, Propriétaire du restaurant; Fabrice Rizzoli, Président de Crim'Halt,(association de lutte contre le crime organisé); Niccolà Nicolosi Maire de Corleone ©France 3 Paris IDF


 

Commanditaire de l'assassinat des juges anti-mafia

Le père de Lucia, Salvatore Riina, dit Toto Riina, fut surnommé la bête en raison de sa grande sauvagerie. En 1992, il commandite l'assassinat des juges anti-mafia Giovanni Falcone et Paolo Borsellino. Arrêté un an plus tard, il est mort en prison en 2017.

Faire commerce avec ce nom même à Paris pose problème à la société civile italienne. "On ne peut pas oublier que Riina est lié à 200 assassinats, condamné 26 fois à la prison à vie, à des attentats à la bombes contre des musées, des églises. Des attentats qui ont fait vaciller la IIe République. On ne peut pas faire semblant que cela n'existe pas. Elle n'a pas à renier son père, elle a à éviter de faire la promotion d'une organisation criminelle", s'indigne Fabrice Rizzoli, président de Crim'Halt, une association de lutte contre le crime organisé.
 

Quel argent derrière le restaurant ?

Un banal prêt à la banque aurait financé l'ouverture de l'établissement dans le très chic VIIIe arrondissement de Paris. Officiellement, Lucia Riina et son mari auraient peu de ressources. Le maire de Corleone, Niccolà Nicolosi, la ville natale du clan, en doute fortement. "Peu de biens de la fortune présumée de la famille Riina ont été saisis. On présume pourtant que le clan a dû accumuler un trésor au fil des ans. Où est cet argent ? Nous l'ignorons."

Après le buzz médiatique mondial à l'ouverture de l'établissement en janvier dernier, la pression est retombée et la fréquentation du restaurant aussi. La curiosité des Parisiens pour la mafia italienne a ses limites.
 
2 millions d'euros demandés à la famille
Une récente loi baptisée "Riina" permet à l'État italien de facturer aux héritiers les années de prison de leurs parents mafieux, rapporte France Inter. Elle est établie à 2 millions d'euros pour Toto Riina selon la radio publique.
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