Passe Navigo : l'abonnement mensuel coûtera 84,10 euros au lieu de 75,20 euros en 2023

Le passe Navigo augmentera finalement de 12% en janvier. Clément Beaune, le ministre délégué aux Transports vient d'annoncer une enveloppe de 200 millions d'euros pour aider Île-de-France Mobilités, l'organisme en charge des transports dans la région.

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Après l'annonce du ministre délégué aux Transports de débloquer 200 millions d'euros, l'augmentation du passe Navigo a été annoncée officiellement. Actuellement à 75,20 euros, l'abonnement mensuel coûtera 84,10 euros à partir de janvier prochain. Soit une augmentation de 12%.

Dans un communiqué, Valérie Pécresse s'est félicitée que "pour tous les usagers franciliens, que l’État ait enfin pris conscience de la gravité de la situation des transports en Île-de-France", regrettant que "l’Etat ait bloqué son plan de juste partage de l’effort entre les trois financeurs franciliens des transports - collectivités, voyageurs et entreprises- qui aurait permis de fixer le tarif du Navigo à 80,80 euros".

Nouvelles grilles tarifaires à partir de 2023

Le passe Navigo n'est pas le seul concerné. Le forfait ImaginR, destiné aux scolaires et aux étudiants, passe de 342 euros par an à 365 euros, soit une hausse de 6,7%. Le ticket de métro T+, menacé de passer à 2,30 euros, sera finalement vendu 2,10 euros, contre 1,90 actuellement. L'augmentation la plus forte de cette nouvelle grille tarifaire concerne le prix du passe Navigo à la semaine, qui coûtera dans quelques semaines 30 euros, au lieu de 22,80 actuellement, soit une hausse de 31,6%. 

A l'annonce de ces nouveaux tarifs, la région Ile-de-France demande aux employeurs publics et privés "d’augmenter leur part de remboursement employeur de 50% à 75% du Passe Navigo de leurs salariés".

200 000 millions d'euros par l'Etat

Depuis plusieurs mois, un bras de fer s'était engagé entre le gouvernement et la région Ile-de-France sur l'augmentation des titres de transport. Face aux difficultés financières que rencontre Ile-de-France Mobilités (IDFM), Valérie Pécresse avait sollicité une aide de l'Etat pour "trouver [les] 950 millions d’euros de recettes supplémentaires pour 2023 et limiter au maximum la facture des voyageur", comme le rappelle le communiqué. Ce lundi, Gabriel Attal a répondu à la présidente de région que l'Etat n'était pas le "tiroir-caisse" de l'Ile-de-France. 

L'annonce de Clément Beaune en fin d'après-midi d'une "aide exceptionnelle" de 200 millions d'euros, à destination d'Ile-de-France Mobilités, a donc permis de débloquer partiellement la situation.

"Ces 200 millions supplémentaires n'ont qu'un seul but : protéger les usagers et éviter qu'on ait un passe Navigo qui explose", a affirmé M. Beaune dans une interview au Parisien. "C'est un geste très puissant et exceptionnel", a-t-il souligné.

Les désaccords entre la région et l'Etat portent notamment sur les solutions à appliquer pour résoudre ce problème de financement. IDFM souhaitait augmenter, dans les zones les plus denses, le "versement mobilité" (une taxe sur la masse salariale des entreprises de plus de 11 employés) ce qu'il ne pouvait faire sans le feu vert de l'État. "Pour 2023, cela n'a pas été retenu", a tranché M. Beaune. 

"Ce n'est d'ailleurs pas un choix du gouvernement, mais la ligne de la famille politique de Valérie Pécresse, Les Républicains, majoritaire au Sénat, qui a rejeté la mesure", a-t-il fait valoir. "A un moment où on veut encourager les entreprises à créer des emplois, on ne veut pas les taxer davantage par des impôts de production ou sur la masse salariale. Cela abîmerait l'emploi, la croissance et la compétitivité", a insisté le ministre.

Bientôt des assises du financement des transports franciliens ?

Valérie Pécresse, qui ne veut ni baisser l'offre de transport -laquelle doit tout juste remonter à 100%-, ni renoncer à ses investissements, avait menacé de suspendre une série de paiements liés à de grands projets pilotés par l'État, comme la préparation des jeux Olympiques et le métro du Grand Paris. Elle avait aussi annoncé qu'IDFM ne paierait plus pour les réductions pour les étrangers en situation irrégulière, et ne rembourserait plus à l'État l'avance consentie pour éponger les pertes liées au Covid.

L'élue annonce son intention de réunir d'ici la fin janvier des "assises du financement des transports franciliens 2024-2030", chargées de "trouver des sources de financement pérennes, équitables et franciliennes pour toutes les nouvelles offres de transports qu'Ile-de-France Mobilités devra financer à partir de 2024".
Souhaitant "une remise à plat de tout cela début 2023", Clément Beaune évoque de son côté une très semblable "conférence avec l'État, la région, les collectivités locales et les usagers pour organiser les transports et leur financement sur plusieurs années".

Une première réaction de la gauche

En réaction à cette aide, Céline Malaisé, la Présidente du la Gauche Communiste, Ecologiste et Citoyenne, demande, via un communiqué, à Valérie Pécresse de "reculer" et d'annuler les hausses prévues. Elle estime qu'il serait "inconcevable que la Présidente d’Ile-de-France Mobilités maintienne son plan néfaste alors que le Gouvernement a fait un pas timide en direction des usagères et usagers. Le Navigo à 90 euros comme à 85, pour nous, c’est toujours non !"

Les associations d'usagers des transports franciliens comme Plus de train dénoncent également cette hausse des tarifs.

 A l'appel des Associations d'usagers et élus franciliens de gauche et écologistes, une manifestation est prévue ce matin à 9 heures devant le conseil régional pour dénoncer la hausse du prix des abonnements et du ticket de métro alors que le conseil d'administration d'Île-de-France Mobilité doit entériner ces augmentations. Un mot d'ordre, #Stop la Galère,

Avec AFP

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