Père d’un enfant autiste, il marche 120 km jusqu’à l’Assemblée nationale : "Chaque enfant a sa place à l’école"

Laïd Biou, père d’un enfant autiste, a rejoint ce jeudi l’Assemblée à pied depuis les Hauts-de-France pour y remettre une pétition. Il appelle à une véritable inclusion des enfants autistes à l’école, avec une meilleure formation du personnel scolaire.

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Pour alerter sur les difficultés d’accès des enfants autistes à l’école, il s’est lancé un défi : rejoindre l’Assemblée nationale à Paris depuis Saint-Quentin, dans l’Aisne, en marche active. Laïd Biou, père d’un enfant autiste de 15 ans, Adam, a ainsi pu remettre ce jeudi après-midi une pétition au député Aurélien Saintoul, député LFI de la 11e circonscription des Hauts-de-Seine.

"On a fait un beau parcours, raconte Laïd Biou, accompagné par Willy Guérin, également père d’un enfant autiste, pour ce "challenge des oubliés". On a marché plus de 120 km sous une forte chaleur, soit entre 26 et 28 heures au total. Les conditions météo étaient compliquées, avec une forte chaleur. Mais être reçu à l’Assemblée nationale, c’est un peu le Graal, après des années de combat."

Publiée en ligne, la pétition "Autisme, une lutte de tous les instants pour une vie digne" raconte son vécu et celui de son fils. "Aujourd'hui il a obtenu une place à l'EM PRO (établissement médico professionnel) de Bourg-la-Reine et ça se passe merveilleusement bien, retrace Laïd Biou, qui habite à Montrouge (Hauts-de-Seine). Mais son parcours scolaire a été chaotique."

"Pour l'école maternelle et l’école primaire, ça s’est relativement bien passé, poursuit-il. Mais l’arrivée au collège a été catastrophique. Le corps enseignant n'est pas suffisamment formé." Dans sa pétition, le père pointe du doigt une "discrimination institutionnelle", des "moqueries", et une "tentative de déscolarisation de l'encadrement".

"On complique la vie d’enfants dont le seul crime est leur différence"

Laïd Biou déplore aussi "d’interminables dossiers administratifs à remplir et des délais d’attente absurdes". "Le retard pris est souvent irrécupérable. Les enfants avec des particularités sont mis en retrait, mis de côté, c’est discriminatoire", ajoute-t-il.

"Des milliers de familles vivent la même situation et luttent pour scolariser leur enfant, souligne Laïd Biou. On parle d’inclusion, mais il faut appliquer la loi du 11 février 2005. Chaque enfant a sa place à l’école. Malheureusement, on complique la vie d’enfants dont le seul crime est leur différence. On fait tout pour les déscolariser."

"De nombreuses mamans qui élèvent seules leurs enfants sont concernées, et sont obligées notamment de travailler à temps partiel. Activité sportive, activité culturelle… Les conséquences sont énormes, on prive ces enfants d’une vie sociale. Et les autorités ne sont pas les seules responsables, chaque citoyen doit se poser la question. Il faut sans cesse affronter le regard des autres", déplore-t-il.

L’homme de 48 ans, qui travaille dans les transports parisiens, a par ailleurs fondé l'association Plus d'oxygène, qui organise des randonnées solidaires et inclusives à destination d'enfants en situation de handicap. A ce stade, sa pétition réunit plus de 13 000 signatures. Le texte doit être transmis à Pap Ndiaye, le ministre de l'Éducation nationale, et Geneviève Darrieussecq, la ministre déléguée chargée des personnes handicapées.

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