Deux mois après le passage du périphérique à 50 km/heure, des usagers regroupés en collectif déposent un recours devant le tribunal administratif de Paris ce vendredi.
Les deux mois écoulés depuis l’abaissement de la vitesse du périphérique à 50 km/h n’ont pas calmé la colère de certains usagers, bien au contraire.
Réunies en collectif grâce à la plateforme Riposte juridique, 500 personnes doivent déposer ce vendredi 29 novembre un recours auprès du tribunal administratif de Paris pour demander l’annulation de l’arrêté municipal.
« Ce sont des automobilistes, des motards, des particuliers ou des professionnels du transport qui sont excédés parce qu’il y a eu des consultations, ils se sont prononcés contre et ne se sentent pas écoutés », dénonce Sévérine Manna, avocate du collectif.
Pour maître Rémi Philippot, également conseil du collectif, « la maire de Paris n’avait pas la compétence pour prendre une réglementation sur une infrastructure comme le périphérique », assure-t-il. Deux associations portent également ce combat devant la justice, la Fédération française des motards en colère et la Ligue de défense des conducteurs. Pour l’avocat de cette dernière, la mairie de Paris « devait nécessairement recueillir l’avis du préfet dès lors qu’elle motivait sa décision sur un axe d’enjeu de sécurité routière », argumente Me Rémy Josseaume.
Quel impact sur les accidents ?
Pour la mairie de Paris, la mesure permet de réduire le nombre d’accidents. « En 2014, le passage de 80 km/h à 70 km/h avait entraîné une baisse de 19 % des accidents, et de 25 % pour les motocyclistes », peut-on lire sur le site de la ville.
Un argument balayé par les avocats du collectif, « on n’est pas sur le bon combat, le périphérique est la route la plus sûre de France », défend Rémy Philippot, qui remet en cause l’utilité de la mesure.
Autre point de discorde entre les associations d’usagers de la route et la mairie de Paris, la question du bruit.
Pour l’édile, « la réduction de la vitesse de 70 km/h à 50 km/h permettra une baisse significative de 2,3 à 2,8 décibels » en s’appuyant sur des données de Bruitparif. Pour les avocats du collectif, « c’est plutôt l’installation d’enrobés (le changement de revêtement, ndlr.) qui permet de réduire les nuisances sonores ».
Les requérants espèrent que le tribunal statue dans les six mois mais le délai pourrait être bien plus long. En attendant, les avocats de la plateforme lance une deuxième bataille contre la mairie de Paris en entamant une action contre la zone à trafic limitée (ZTE) instaurée début novembre.