Mardi les hospitaliers étaient descendus dans la rue. "Sauvons l'hôpital" : un millier de blouses blanches et bleues, médecins, internes, infirmières ou encore aides-soignantes ont défilé à Paris pour réclamer davantage de moyens et d'effectifs et "rester visibles".
Derrière une banderole clamant "Hôpital public en urgence vitale", le cortège est parti à la mi-journée de l'hôpital Lariboisière dans le Xe arrondissement en direction de République pour permettre à ceux qui le souhaitaient de rejoindre la manifestation prévue jusqu'à Nation contre le futur "système universel" de retraites.
Manifestation des paramédicaux des #urgences du collectif Inter-Urgences, avec le @CollectInterHop, des hospitaliers et usagers, pour réanimer notre hôpital public ! #17décembre #SoutienAlaGreveDesUrgences #EnsembleSauvonslHopital pic.twitter.com/8KJSgDrzDd
— L'Inter-Urgences (@InterUrg) December 17, 2019
Répondant à l'appel des collectifs Inter-Hôpitaux et Inter-Urgences, d'organisations de praticiens, d'internes (Isni) et des syndicats CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC, SUD, Unsa, les manifestants brandissaient pancartes et banderoles sur lesquelles on pouvait lire "hôpital en sous-France", "à ceux morts sur nos brancards", ou encore "la retraite avant la mort", au son des sifflets et en musique, l'orchestre "les blouses brothers" étant de la partie.
Ils ont été rejoints, puis dépassés par un cortège de cheminots opposé à la réforme des retraites et venu de la Gare du Nord. "Tout le monde est épuisé, on a l'impression de donner beaucoup sans que les patients soient mieux soignés", a résumé Margot, médecin urgentiste depuis 2007.
"Tout le monde s'en va", a renchéri Nicolas, aide-soignant depuis dix ans à l'hôpital parisien Tenon, où "il manque 11 manipulateurs radio" et
où ceux qui restent sont "payés 1.000 balles de moins que dans le privé". "On nous demande (...) de ne pas garder les gens trop longtemps mais de bien soigner quand même", s'est indigné Luc Chevalier, médecin en soins palliatifs au CHU de Lille.
Les revendications sont toujours les mêmes
Doublement du budget alloué à la santé, revalorisation salariale générale, recrutements immédiats et ouvertures de lits supplémentaires... Les revendications n'ont pas changé depuis le début d'un mouvement inédit dans les services d'urgences mi-mars, qui s'est étendu depuis à l'ensemble de l'hôpital.Le 14 novembre, plusieurs milliers d'hospitaliers avaient défilé partout en France pour dénoncer leurs conditions de travail et réclamer un "plan d'urgence". Une semaine plus tard, le gouvernement avait dévoilé son plan pour redonner "oxygène" et "attractivité" à l'hôpital : rallonge budgétaire de 1,5 milliard d'euros et reprise de 10 milliards d'euros de dette étalées sur trois ans, primes pour les personnels... Sans apaiser les contestataires.
Ces mesures représentent un effort "massif", a fait valoir à l'Assemblée la ministre de la Santé Agnès Buzyn, annonçant qu'elle recevrait le collectif Inter-Hôpitaux mardi soir, en réponse à une question du député LR Frédéric Reiss.