La commission d'enquête publique sur la piétonnisation des voies sur berge rive droite à Paris a rendu un avis défavorable sur ce projet, a-t-on appris lundi auprès de la mairie de Paris, qui ne suivra pas cet avis consultatif.
Retour de la polémique sur le projet de rendre piéton une partie de berge rive droite. Alors que la mairie de Paris souhaite dès mi-octobre interdire la circulation automobile sur les quais bas, entre les Tuileries et Bastille, l'enquête publique réalisée sur ce projet vient de rendre un avis défavorable.
Avec la fermeture des voies sur berges, les 5ème, 6ème et 8ème arrondissements subiront un report de près de trois quarts des véhicules, d'après la commission
La commission d'enquête estime que le périmètre de l'enquête publique est insuffisant et "que l'étude d'impact ne permet pas d'établir la réalité de la réduction de la pollution automobile" induite par la fermeture de la voie sur berge. Elle affirme que "les reports de circulation entraînés par la fermeture de la voie sur berge affecteront de manière significative un secteur plus large que les 1er, 4e, 7e et 12e arrondissements, auxquels a été délimité le périmètre de l'enquête publique", et que notamment les "5e, 6e et 8e arrondissements subiront un report de près de trois quarts des véhicules qui ne pourront plus emprunter" la voie sur berge.Anne Hidalgo met en avant l'urgence climatique
Pour la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, "ces motivations résonnent comme un déni complet de l'urgence climatique pourtant actée à Paris par tous les États du monde, il y a moins d'un an ", et "ne tiennent pas non plus compte des motifs environnementaux, sanitaires, urbains et culturels qui sont pourtant à l'origine de ce projet de piétonisation", déplore-t-elle dans un communiqué.Elle souligne également que l'avis est "en contradiction avec la volonté clairement affirmée par une nette majorité des Parisiens, qui sont plus de 60 % à être favorables à cette piétonnisation, dont un automobiliste sur deux, selon un sondage de l'institut Ifop d'avril 2016".
"En tant que maire de Paris, représentante des Parisiens et ayant la responsabilité de protéger et d'améliorer leur cadre de vie, j'ai donc décidé, dans le respect du droit, de ne pas suivre cet avis consultatif de la commission d'enquête", annonce Anne Hidalgo, qui souligne "l'absolue nécessité d'offrir aux piétons les voies de la rive droite", et présentera "au prochain Conseil de Paris la délibération visant à valider définitivement cette étape décisive dans la lutte contre la pollution et pour la reconquête de leur fleuve par les Parisiens". Par ailleurs, précise-t-elle, elle convoquera "début septembre une conférence destinée à faire prévaloir, malgré tous ceux qui cherchent à le détisser, l'application intégrale de l'accord de Paris sur le climat".