Le "rapport d'étape" commandé par la région Ile-de-France indique que le temps de transport a nettement augmenté depuis la fermeture de la circulation sur la voie Georges Pompidou, de 9 minutes, soit le double de ce que le décompte de la ville de Paris a relevé.
La guerre des chiffres et des rélevés a commencé ... comme c'était prévisible. Le rapport d'étape commandé par la région Ile-de-France, affiche des données nettement différentes de celles de la Ville de Paris.
Plus 135% aux heures de pointe
Ce rapport, publié ce jeudi 13 octobre, le premier émanant de la région Ile-de-France, indique que la piétonnisation des berges de Seine rive droite, la voie Georges Pompidou, a très nettement allongé le temps de transport le soir sur les quais hauts au coeur de Paris. Ainsi, dit ce texte, au regard des "temps fournis par des calculateurs indépendants, certains résultats sont le double de ceux présentés par la Ville". "En septembre 2016, les temps de parcours des automobilistes sur les quais hauts rive droite ont augmenté de +135%" en heure de pointe le soir. Le temps perdu est de 9 minutes, là où les capteurs de la Ville mesurent seulement plus 5 mn".L'enquête ajoute que les temps de parcours en bus ont augmenté de 0 à 15% sur cinq lignes étudiées. Soit des allongements de temps de parcours allant de 0 à plus 8 minutes selon les lignes, certaines étant perturbées par des travaux.
L'étude note une hausse de 35% de la pollution au dioxyde d'azote sur le boulevard périphérique à l'occasion de la "journée sans voiture" le 25 septembre et demande une "étude attentive" des reports de pollution de l'air sur une "aire élargie" au-delà du périphérique. Le rapport pointe aussi "des données incohérentes" d'étude acoustique dans l'étude d'impact de la Ville publiée le 25 septembre et demande une "évaluation plus précise" de cet impact.
Très critique de la décision de la ville de Paris de fermer la voie sur berges Georges Pompidou" comme de nombreux élus, Mme Pécresse, la présidente du conseil régional a mis en place cet observatoire présidé par Pierre Carli, médecin-chef du Samu de Paris. Il rassemble des organismes régionaux étudiant l'air, le bruit, l'urbanisme ou la santé (Airparif, Bruitparif, IAU, ORS), l'autorité de transport régional STIF, France Nature Environnement IDF et a auditionné des associations de défense de l'environnement et la RATP.
Le rapport précise aussi que la Ville de Paris, sollicitée, n'a pas fourni les méthodes de calcul de sa propre étude d'impact publiée le 25 septembre. Le comité propose pour sa part une "méthodologie de comptage optimale et la plus objective possible", avec 350 mesures directes sur un périmètre plus large que celui pris en compte par l'étude parisienne.