237 personnes dont des familles avec mineurs qui vivaient sous le tunnel Sigmund Freud, situé dans le XIXe arrondissement de Paris, ont été prises en charge et seront relogées.
"Il était temps", déclare avec soulagement Pierre Mathurin, coordinateur de l'association Utopia56 à Paris. 237 personnes, majoritairement des migrants et réfugiés, qui vivaient sous un tunnel qui relie Paris au Pré-Saint-Gervais, ont été évacués par des bus de la préfecture de la région Île-de-France. Une évacuation menée conjointement avec la préfecture de police et la ville de Paris.
"Tous les mineurs et familles et une partie des hommes seuls ont été envoyés en centre d'hébergement à Paris et en Île-de-France. Une autre partie des hommes seuls a été envoyée à Bordeaux", a poursuivi Pierre Mathurin.
Près de 7 000 personnes mises à l'abri en 2021
"Ces personnes vont y bénéficier d’une évaluation de leur situation administrative, d'un accompagnement social, sanitaire et administratif avant d’être ré-orientées vers des hébergements adaptés à leur situation, y compris au sein du dispositif national d’accueil pour les demandeurs d’asile", indique la préfecture de région par communiqué. Par ailleurs, si une personne est testée positive à la Covid-19, elle sera prise en charge dans un espace dédié.
Ce campement existe depuis un mois et demi. L'association redirigeait, au départ, les familles et mineurs isolées sur ce campement. "Nous n'arrivons pas à trouver des hébergements pour tout le monde, nous sommes contraints d'installer des gens sur des campements à la rue dans Paris", explique le coordinateur de l'association Utopia56.
Et de poursuivre : "ici, c'est un des seuls endroits où les forces de l'ordre ne nous chassaient pas pour installer les gens dans la rue", explique-t-il précisant qu'au total, 48 personnes issues de familles s'y trouvaient ainsi que 78 mineurs isolés et 111 hommes seuls.
"Les personnes qui dormaient là dans des conditions atroces sont en route pour des lieux d'hébergement", a de son côté réagi Ian Brossat, adjoint (PCF) à la maire de Paris en charge du logement, de l'hébergement d'urgence et de la protection des réfugiés.
"Si l'opération de vendredi a pris autant de temps, c'est en raison de la congestion des places d'hébergement", estime l'édile.
Haila (prénom d'emprunt), un demandeur d'asile afghan pris en charge, ne dit pas l'inverse : c'est sa vingtième mise à l'abri, assure-t-il. "Je n'ai pas d'espoir", lâche-t-il avant de monter dans un autocar. "Je connais la situation. Après deux semaines, ils vont dire la même chose : il faut sortir".
Selon les chiffres communiqués par la préfecture de région, en 2021, "6 866 personnes ont été mises à l’abri dans le cadre de 26 opérations de mise à l’abri conduites par les services de l'Etat" en Île-de-France.