Polémique après l’interpellation d’une infirmière lors de la manifestation des soignants à Paris

Un rassemblement a eu lieu mardi soir devant le commissariat du VIIe arrondissement pour réclamer la libération d’une infirmière. Les images de son interpellation, plus tôt dans la journée, ont largement été relayées sur Twitter avec le hashtag "#LibérezFarida".

Après l’interpellation d’une infirmière au cours de la manifestation des soignants dans la capitale, un rassemblement s’est formé mardi soir devant le commissariat du VIIe arrondissement. Le regroupement a été lancé à l’appel de la CGT du Val-de-Marne, pour dénoncer les "conditions inacceptables" de l’arrestation et demander la libération de la femme.

Plusieurs élus de La France Insoumise étaient sur place : la députée de Paris Danièle Obono, la députée du Val-de-Marne Mathilde Panot et le député de Seine Saint-Denis Eric Coquerel. Ce dernier explique avoir pu discuter avec l’infirmière, toujours en garde à vue, indiquant que la femme avait été "blessée pendant l’interpellation". "Farida est encore menottée et n’a cessé de dire aux policiers, « Je ne suis pas une criminelle »", a ainsi affirmé l’élu LFI sur Twitter.

L’arrestation, dont les images ont été largement relayées sur les réseaux sociaux avec le hashtag "#LibérezFarida", s’est déroulée dans le secteur de l’esplanade des Invalides. Sur une vidéo tournée par Brut, on peut voir l’infirmière – en blouse blanche – en train d’être tirée par les cheveux. La femme "finira évacuée le visage en sang durant la manifestation aux Invalides" et "réclamera à plusieurs reprises sa Ventoline", témoigne le journaliste Remy Buisine, auteur des images.

Dans une autre vidéo, on voit également l’infirmière encerclée par des membres des forces de l’ordre. Maintenue au sol face contre terre, elle est ensuite embarquée, avec le front en sang. On l’entend encore une fois demander sa Ventoline.

"Elle manifestait pour qu'on revalorise son salaire, qu'on reconnaisse son travail"

L’infirmière, qui se prénomme Farida, vit à Ivry (Val-de-Marne). Elle a été interpellée pour outrage, rébellion et violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique. Sur Twitter, Imen Mellaz, sa fille, a dénoncé l’arrestation : "Cette femme, c'est ma mère. 50 ans, infirmière, elle a bossé pendant 3 mois entre 12 et 14 heures par jour. A eu le covid. Aujourd'hui, elle manifestait pour qu'on revalorise son salaire, qu'on reconnaisse son travail. Elle est asthmatique. Elle avait sa blouse. Elle fait 1m55."

BFMTV a par la suite diffusé d’autres images tournées en amont de l’interpellation, indiquant que l’infirmière avait jeté des projectiles en direction des forces de l’ordre. Une séquence relayée par le Syndicat indépendant des commissaires de police (SICP) sur Twitter, qui a affirmé vouloir "rétablir la vérité".

De son côté, la fille de l’infirmière a défendu que "quoiqu'il lui soit reproché - si on lui reproche quoique ce soit -  rien ne justifie ces images [de l’interpellation]. Jamais. Pas en France, pas en 2020."

Au cours de la manifestation, la préfecture de police de Paris a indiqué avoir mené 32 interpellations au total, à 18h30. D’après les autorités, 18 000 personnes ont défilé dans la capitale. Les soignants manifestaient pour demander plus de moyens pour l'hôpital, après trois mois de crise sanitaire.

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