Pourquoi la station Belleville et la ligne 5 sont les plus polluées du métro selon l’étude de "Vert de rage" ?

Selon une étude de l’émission Vert de rage, qui s’inquiète des niveaux de pollution de l’air dans le métro parisien et le RER, la ligne 5 et la station Belleville sur la ligne 2 sont les plus touchées. Le chercheur Jean-Baptiste Renard pointe du doigt "une multitude de facteurs".

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Comment la qualité de l’air varie selon les quais et les stations qu’on emprunte ? Dans une étude dévoilée lundi, l’émission Vert de rage sur France 5 révèle que la pollution aux particules fines PM2,5 (avec un diamètre inférieur à 2,5 micromètres) dans le réseau souterrain de la RATP atteint des valeurs qui dépassent largement les standards de l'Organisation mondiale de la santé. Ce travail a été réalisé pendant huit mois avec des dizaines de volontaires équipés d'outils de mesure, dans les 332 stations de l’ensemble du réseau de métro et du RER (hors zone 3, 4 et 5).

Résultat, selon Vert de Rage : la "sur-pollution" engendrée par le trafic du métro et du RER, c'est-à-dire l'excès de pollution dans les stations par rapport à l'extérieur, est en moyenne plus de 2 fois supérieure aux recommandations de l'OMS. Mais les situations varient beaucoup d’une station à l’autre.

Systèmes de ventilation, profondeur de la station, systèmes de freinage...

D’après l’étude, la ligne 5 arrive en tête des lignes les plus sur-polluées, avec en moyenne 18 μg/m3 : un taux de particules fines 3,6 fois plus important que le standard de l’OMS. Suivent le RER A, la ligne 9, la 2, la 7, la 7b, la 8, la 13, le RER B, la ligne 11, le RER D, la ligne 1, la 12 puis la 10. Sur ces 14 lignes, la sur-pollution moyenne dépasse la référence de l’OMS.

Pour ce qui est des arrêts les plus exposés, Vert de rage classe Belleville - sur la ligne 2 - en tête des stations les plus sur-polluées, avec près de 60 μg/m3 de particules fines en plus par rapport à l'air en surface (un taux 12 fois supérieur à la recommandation de l'OMS). Suivent La Défense sur le RER A, Pont de Neuilly sur la ligne 1, Bréguet - Sabin, Plateau de Vanves, Javel, Voltaire, Charonne, Châtelet-Les Halles, Saint-Ambroise et Saint-Michel.

La méthodologie de l’étude a été coordonnée par Jean-Baptiste Renard, directeur de recherche au CNRS et membre du conseil scientifique de l’association Respire. Pour expliquer le niveau de pollution sur les différents quais, il pointe du doigt "une multitude de facteurs". Au-delà de l’air pollué des rues qui s’infiltre à l’intérieur, le chercheur cite notamment "les systèmes de ventilation plus ou moins efficaces, la profondeur de la station, sa date de construction ou de rénovation", mais aussi "les systèmes de freinage plus ou moins brutaux" qui rejettent des particules fines par les contacts entre le matériel roulant et la voie ferrée.

"Il n’y a pas de solution magique"

Jean-Baptiste Renard cite également la présence de portes coulissantes au bord des quais. "Le dispositif peut protéger un peu de la poussière. Mais à Paris, même quand il y a des vitres, elles ne montent pas jusqu’en haut", détaille-t-il. Et alors que la RATP a mis en place un système de freinage électrique sur certaines lignes pour réduire cette pollution, Bastien Berthier, conducteur sur la ligne 5 et secrétaire de la section Traction FO-RATP, affirme toutefois auprès de franceinfo que les "nouveaux matériels génèrent plus de particules fines et de pollution que les anciens". Le représentant syndical, qui accuse la Régie d’avoir "fermé les yeux", demande au groupe de "protéger les salariés".

"C’est un ensemble de facteurs, donc il n’y a pas de solution magique, explique de son côté Jean-Baptiste Renard. Il faut un travail de fond avec une action au cas par cas, ligne par ligne." Le chercheur, qui rappelle que la pollution aux particules fines peut notamment provoquer de l’asthme ou des accidents cardio-vasculaires, appelle à la prudence : "C’est très variable selon les personnes, mais pour les plus sensibles, il est préconisé de rester chez soi lors des pics de pollution. Il faut aussi éviter les efforts physiques trop importants, par exemple en évitant de courir pour prendre le métro. Porter un masque FFP2 peut aussi être assez efficace."

Contactée à propos des lignes et des stations les plus polluées, la RATP n’a pas répondu à nos sollicitations. Dans un communiqué, la Régie dit regretter de "ne pas avoir été associée" à l'étude et remet en cause la "fiabilité" des mesures.

Dans un rapport publié il y a un an, l'Agence nationale de sécurité sanitaire a estimé que "le corpus d'études épidémiologiques et toxicologiques spécifiques" à la qualité de l’air des enceintes ferroviaires souterraines était "trop limité pour pouvoir tirer des conclusions fermes sur d'éventuels effets sanitaires de l'exposition des usagers à la pollution de l'air". Mais l'Anses avait relevé que les données existantes suggéraient "la possibilité" d'effets cardio-respiratoires. 

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