Ponctualité des RER B et D : vers une solution pour le tunnel entre Châtelet et la gare du Nord ?

Île-de-France Mobilités continue ses investissements pour améliorer l’offre et la ponctualité des RER B et D en s'attaquant au tunnel entre Châtelet et de gare du Nord, véritable nœud d'engorgement des trains. Les associations de voyageurs pointent les délais et les insuffisances du projet.

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Passer de 29 à 32 RER B et D par heure dans le tunnel entre Châtelet et la Gare du Nord. La promesse fait sourire tant elle paraît dérisoire. Et pourtant. Ce tunnel est un important nœud d’embouteillages et l’opération va coûter beaucoup d’argent à la Région. Île-de-France Mobilités vient d’acter un dispositif d’optimisation du passage des trains qui annonce un trafic fluidifié… en 2031.

« Ces 32 trains par jour sont ceux prévus dans les grilles horaires », explique Marc Pélissier, président de la FNAUT (fédération nationale des associations d’usagers des transports). Et de dénoncer : « C’est un peu décevant d’espérer voir passer en 2031 des trains qui devraient passer dans le tunnel depuis 1995, date de création du RER D. » 

Une fréquentation exponentielle

Les lignes B et D saturent. La B est la deuxième ligne la plus fréquentée d’Europe avec plus d’un million de voyageurs par jour. La D en transporte 650 000 au quotidien. Elles réunissent à elles seules 30% du trafic Transilien et RER en Île-de-France. Le phénomène s’accentue, avec une augmentation de 3% tous les ans depuis 10 ans. Dans un contexte aussi tendu, la ponctualité des trains devient capitale… Et dans le tunnel que les deux lignes partagent, entre Châtelet et Gare du Nord, les embouteillages et autres interminables arrêts de régulation sont monnaie courante.

Des retards qui s’accumulent tellement qu’Île-de-France Mobilités sait déjà qu’elle devra dédommager ses abonnés en 2024, alors que l’année n’est pas encore terminée. 

 

Le tunnel intelligent s’appelle « Nexteo »

La solution choisie par Île-de-France Mobilités a un nom : « Nexteo ». Un nouveau système de signalisation et de contrôle des circulations capable de s’adapter aux conditions de circulation. L’espacement de sécurité entre deux trains qui se suivent est aujourd’hui fixe. Nexteo sait jauger puis réguler cette distance en temps réel en fonction des conditions de circulation et de la vitesse des trains. Terminés, les arrêts prolongés : il promet un gain de ponctualité d’environ 3 à 4 points à la fois sur les lignes B et D du RER. D’une pierre deux coups.

Pour Marc Pélissier, président de la FNAUT, le choix de ce système reste une bonne chose : « on pense vraiment que cela va apporter des améliorations, c’est vraiment la promesse de moins de ralentissements et moins de suppressions de trains pour éviter ces bouchons. »

L’autre solution dont il a été question était de doubler ce tunnel entre Châtelet et la Gare du Nord. « On aurait eu un gain de capacité bien supérieur, mais cela aurait eu un très fort impact en termes de travaux et aurait généré de longues fermetures », admet Marc Pélissier.

 

1,2 milliard d’investissement

Le dispositif, intégré au plan d’investissement d’1, 2 milliards d’euros pour les RER B et D lancés par Valérie Pécresse, présidente de la région, s’ajoute à d’autres nouveautés. Des trains neufs (modèles RER NG et MI 20), la création d’un centre de commandement unique et plus largement la modernisation des infrastructures du réseau.

Le coût précis de Nexteo « sol » s’élève à 967 millions d’euros, financés à 70% par Île-de-France Mobilités et à 30% par l’Etat. La partie « bord », d’un montant de 239 millions d’euros, est prise en charge entièrement par Île-de-France Mobilités.

Malheureusement pour les usagers, il ne faudra pas être pressé. Les différentes parties prenantes du projet – l’Etat, la Région Île-de-France, Île-de-France Mobilités, SNCF Réseau, SNCF Voyageurs et la RATP – promettent une mise en service au plus tard dans sept ans, en 2031.

« Vu de l’usager du quotidien, c’est toujours trop loin… On parle de ce système depuis au moins 5 ans. Il doit aussi être lancé sur le RER E, c’est lancé depuis 10 ans et ça n’est toujours pas au point », s’inquiète Marc Pélissier. « En sachant cela, difficile de croire que ce délai sera tenu. »

Autre crainte de la Fédération nationale des associations d’usagers de transports, le fait que ces lignes soient exploitées à la fois par la SNCF et la RATP. Il faudra donc que Nexteo réponde aux exigences de ces deux entreprises.

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