C'est l'histoire d'une femme devenue spécialiste des corneilles parisiennes. Au Jardin des Plantes, on dénombre une centaine de ces volatiles. Arrivées en masse depuis le plan Vigipirate, les corneilles visent surtout les poubelles. Marie-Lan s'est prise de passion pour cette communauté de volatiles, elle les étudie de près et son histoire est maintenant racontée dans la bande-dessinée "La Femme corneille".
Certains les trouvent intrigantes voire repoussantes, Marie-Lan Taÿ Pamart, elle, les étudie. C'est une "corneilliste" comme se définissent les amateurs qui les étudie. "Ce sont des oiseaux très intelligents qui ont chacun leur personnalité. Certaines sont timides, d'autres sont très téméraires, audacieuses et puis ce sont des oiseaux très amusants à observer. Elles cachent la nourriture, elle peuvent avoir peur" et justement, Frédérique Jiguet, professeur du muséum national d'Histoire Naturelle arrive. Marie-Lan et lui ont sympathisé et depuis elle l'assiste dans son étude de la population parisienne de corneilles présentes au Jardin des Plantes. Il a l'habitude d'attraper et de manipuler ces corvidés et elles le savent bien, "maintenant elles me reconnaissent et dès que j'arrive, il y a toujours des corneilles qui alarment et qui font fuir toutes les autres donc je ne peux plus lire de bagues."
Aujourd’hui, Marie-Lan sait les reconnaître, les appelle par leurs noms et leurs numéros de bagues, et vous raconte volontiers leurs histoires de cœur. Une histoire pas banale désormais racontée dans un livre.
Plus loin, assis sur un banc, les auteurs de "La Femme corneille" une BD documentaire graphique récemment parue aux éditions Futuropolis. La dessinatrice Camille Royer en profite pour croquer les oiseaux sur son calepin.
Pour Geoffrey Le Guilcher, le journaliste et scénariste du livre, "Marie-Lan était un peu une porte d'entrée pour découvrir l'intelligence exceptionnelle de ces oiseaux noirs et donc elle était un peu un intermédiaire entre eux et nous. Ce sont des animaux qui sont considérés maintenant, par beaucoup de scientifiques, comme plus intelligents que les grands singes (...) et on en a souvent l'image d'animaux un peu sordides, noirs, qui vivent parmi nous et dont souvent, on a peur".
Pour changer le regard des gens, c'est Camille Royer, autrice de Mon premier rêve en japonais, qui a mis en images la relation entre les oiseaux et Marie-Lan, elle "m'a été d'une grande aide parce qu'elle m'a envoyé plein de photos et donc j'ai pu vraiment dessiner les corneilles sous toutes leurs coutures, avec tous leurs reflets dans leurs plumes, leurs bagues". De quoi redorer l'image de ces oiseaux mal-aimés et desquels on a pourtant tant à apprendre. Un oiseau vieux de 50 millions d’années.
Même si les corneille ont une préférence pour la tranquillité du Jardin de plantes, vous pourrez les observer aussi dans ceux des Halles, du Palais Royal, ou encore des Tuileries et du Luxembourg.
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