PORTRAIT. Yohan Peter, para-escrimeur et vice-champion du monde : "je veux la médaille d'or"

Les Jeux paralympiques débutent mercredi prochain et, parmi la délégation française, Yohan Peter va tenter de remporter une médaille en escrime fauteuil. Après une première tentative infructueuse à Tokyo, il espère décrocher l'or à Paris.

Yohan Peter a commencé l'épée en 2016, deux ans après un accident qui l'a rendu paraplégique. À 36 ans, il est vice-champion du monde et d'Europe. Pour en arriver là, ce multimédaillé a mis sa carrière d'infirmier de côté et s'entraîne 35h par semaine à Bailly-Romainvilliers (Seine-et-Marne).

En 2021, le para-escrimeur participe à ses premiers Jeux. Tokyo restera pourtant une déception à bien des titres. L'athlète dispute ses épreuves devant des tribunes vides et finit 10e en individuel. Yohan Peter compte bien prendre sa revanche à Paris, soutenu par la foule de supporters. 

À ses côtés, pour le soutenir dans l'adversité, le Francilien peut compter sur son épouse : "C'est une aventure familiale, on l'accompagne au maximum sur les compétitions à l'étranger ou en France. On vit un peu escrime et c'est super", explique Laura Peter.

Un entraînement pour viser l'or

En para-escrime, un tablier obligatoire recouvre les jambes et chaque touche est portée uniquement sur le haut du corps. Avant chaque assaut, Yohan Peter s'étire pour compenser sa position courbée par l'usage du fauteuil : "L'objectif c'est vraiment de garder une posture assez droite et de venir ouvrir les muscles du dos pour ne pas avoir les épaules trop rentrées".

Si les fauteuils restent fixés au sol, les échanges restent intensifs : "C'est un peu comme un jeu d'échecs, on va placer des pions voire sacrifier une touche pour pouvoir, après, en gagner plusieurs de suite et remporter le match", détaille l'athlète.

Sur la piste, Yohan Peter a un coup spécial craint de tous ses adversaires : "Il est capable d'aller chercher sous le dessous de la main", pour marquer le point, nous révèle Serge Prud'homme, son entraîneur.

Après toutes ces heures de travail, le Francilien se dit fin prêt : "Je veux la médaille d'or, j'ai travaillé pour ça et je peux gagner face à n'importe quel adversaire". Rendez-vous le 6 septembre au Grand Palais pour la confrontation avec les escrimeurs du monde entier.