Les accidents de trottinettes, en nette progression depuis plusieurs années, tendent à provoquer des blessures différentes par rapport à d'autres moyens de locomotion, notamment le vélo, a constaté mardi l'Académie de médecine, évoquant plus largement un "enjeu de santé publique".
La tête, dite "extrémité céphalique est plus souvent atteinte dans les accidents de trottinette électrique que dans les accidents de vélo où la chute se produit latéralement", constate l'Académie dans un rapport rendu fin novembre, mais tout juste publié.
"Ces localisations des lésions résultent d'une chute en avant qui rend l'extrémité céphalique et les membres supérieurs très exposés", explique l'instance, dont les avis visent à porter le consensus du savoir médical sur un sujet donné.
Le casque absent dans neuf accidents de trottinettes sur dix
L'Académie s'est penchée sur le sujet des trottinettes électriques, alors que ces véhicules sont à l'origine d'un nombre croissant d'accidents, parfois mortels.
Cette situation est d'abord liée à la mise en place dans plusieurs villes, dont Paris, de trottinettes en libre-service, ce qui a démultiplié leur usage et facilité certaines conduites à risque.
L'Académie se fait l'écho de cette hausse des accidents, sur la base de données déjà connues, pour évoquer un "enjeu de santé publique". Son rapport apporte des détails sur la nature des blessures, ainsi que sur le déroulé des accidents, à partir d'éléments recueillis dans des hôpitaux français. Ces derniers montrent que les accidents de trottinettes sont bien plus souvent dus à des chutes isolées qu'à des collisions avec d'autres véhicules.
Ces chutes, qui représentent environ trois quarts des accidents sont "en rapport avec une perte du contrôle de l'engin, par défaut d'attention - utilisation d'un téléphone portable en roulant -, conduite d'une main, manque d'expérience, vitesse excessive, obstacle...", constate l'Académie. Elle recommande, entre autres mesures, de rendre obligatoire le port du casque, constatant que celui-ci réduit largement les conséquences graves des accidents, même s'il n'évite pas toutes les blessures.
Chez les accidentés "le port du casque était absent dans neuf cas sur dix", souligne l'Académie, dont une partie des conclusions se basent aussi sur des études faites à l'étranger.
Source : AFP