Malgré de fortes oppositions, le gouvernement s'apprête à céder ses parts et à privatiser Aéroports De Paris. Les sept départements d'Ïle-de-France, de droite et de gauche confondus, proposent d'entrer dans le capital pour être une minorité de blocage.
Selon le journal Les Echos, c'est une annonce venue du Pays Bas qui a provoqué le déclic. Quand le gouvernement néerlandais a annoncé son intention de monter au capital de l'alliance Air France-KLM, les sept départements franciliens (1) ont décidé d'être candidats pour faire partie du tour de table du futur gestionnaire privé des aéroports parisiens.
Malgré des majorités différentes (LR, socialistes et communistes), les élus ont décidé de faire cause commune pour défendre les intérêts du terrtoire.
Une minorité de blocage pour peser sur les décisions
Les départements souhaitent représenter une minorité de blocage dans le capital d'Aéroports de Paris "afin de pouvoir, en toutes circonstances, peser sur les décisions en interne", ont déclaré aux Echos Katayoune Panahi et Yves Cabana, responsables des services des Hauts-de-Seine et des Yvelines, et porte-parole de l'offre des départements franciliens.Pour ce faire, les élus franciliens proposent de racheter 29,9 %, le seuil juste inférieur nécessaire au déclenchement d'une OPA sur les 50,5 % que possède l'Etat, soit sous la forme d'un bloc réservé au prix des enchères, soit en gré à gré. Avec l'Etat qui garderait 5% des parts, le public conserverait ainsi une voix prépondérante sur tous les projets.
"Des opérateurs purement privés pour un actif aussi stratégique qu'ADP ne sont pas la meilleure solution. Leur priorité sera le rendement financier, pas l'aménagement des territoires environnants", selon ce que les porte-parole de la région Île-de-France ont affirmé aux Echos.
Des opérateurs purement privés pour un actif aussi stratégique qu'ADP ne sont pas la meilleure solution. Leur priorité sera le rendement financier, pas l'aménagement des territoires environnants
Forte opposition au projet de vente
La vente d'ADP est souhaitée par le gouvernement français dans le cadre de la loi Pacte qui prévoit aussi la cession des participations de l'Etat d'Engie (ex GDF) et de la Française des Jeux. Il espère ainsi empocher quelques milliards d'euros mais il a provoqué dans le même temps de fortes réactions.
Le projet de privatisation d'ADP a été rejeté en bloc par le Sénat et a même suscité une pétition en ligne déjà signée par 70.000 personnes. Il faut dire que les aéroports parisiens et leurs milliers d'hectares sont un patrimoine auquel sont attachés les français. Roissy - Charles de Gaulle et Orly représentent la première porte d'entrée sur le territoire français pour 80% des visiteurs étrangers.