Procès de Monique Olivier : "une enfant qui disparaît c'est une vie volée, c'est une vie qui aurait pu exister"

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Procès de Monique Olivier : "une enfant qui disparaît c'est une vie volée, c'est une vie qui aurait pu exister" - reportage d'Aude Blacher et Nicolas Metauer ©France 3 PIDF

Cela fait 20 ans qu'ils attendent la vérité. La famille d'Estelle Mouzin a témoigné hier devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine, face à Monique Olivier accusée de complicité dans l'enlèvement et l'assassinat de la fillette. Ils sont venus dire à quel point ce drame les a détruits

Ils sont arrivés soudés au tribunal de Nanterre. Des frères et sœurs d'une famille recomposée, à l'enfance fracassée, comme suspendue, après la disparition d'Estelle, la petite dernière. À la barre, devant les photos projetées de la petite fille de 9 ans, chacun d'entre eux a retracé la vie d'après, dans l'ombre de l'absente, avec la culpabilité d'être là quand Estelle n'est plus.

"Une enfant qui disparaît c'est une vie volée, c'est une vie qui aurait pu exister et que je le veuille ou non, aujourd'hui, je sais que je suis le témoin de ce qu'elle aurait pu être, par le fait d'avoir le même âge qu'elle mais aussi d'avoir grandi dans la même famille."

Estelle, demi-soeur par alliance d'Estelle Mouzin

Parmi les appelés à la barre, Yann, demi-frère d'Estelle Mouzin :  "Nous, on est là aussi pour se battre pour tous les enfants disparus, pour tous les oubliés, pour tous ceux qui n'ont pas eu, dans leur famille, un Éric Mouzin qui s'est battu, qui a transformé la justice en utilisant notre histoire pour en faire quelque chose de plus grand".

Le combat d'un père

Pendant vingt ans, Éric Mouzin n'a jamais cessé de chercher sa fille partout, sans relâche, continuant de pédaler pour ne pas sombrer, comme il le raconte. Face à l'unique accusée, Monique Olivier, il a tenu aujourd'hui à parler du martyr d'Estelle, restée pendant deux jours dans les mains de Michel Fourniret : "À un moment, tout cela s'est déshumanisé. Je pensais qu'il était important de rappeler, d'abord, ce que représente le viol d'un enfant de neuf ans ou d'une tentative de viol, ou même d'une séquestration d'un enfant de neuf ans et, en tout cas, son assassinat".

Autre témoignage bouleversant, celui de la mère d'Estelle Mouzin, comme amputée dit-elle, depuis le 9 janvier 2003. En pleurs, elle supplie Monique Olivier de lui dire où Estelle est enterrée, sans succès. "On a tout essayé pour ranimer cette mémoire, elle ne veut pas allumer cette petite lumière qui permettrait de rendre Estelle à sa famille", regrette l'avocat de la famille Mouzin.

De son côté, Monique Olivier a une nouvelle fois demandé pardon aux victimes, pour ce crime qu'elle qualifie elle-même de "monstrueux" et d'"impardonnable".

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