Les taux de mixité sociale et scolaire ont progressé dans les lycées parisiens grâce à la réforme de la plateforme d'affectation au lycée, Affelnet, selon un bilan du comité de suivi de cette réforme publié mercredi.
La réforme d'Affelnet, à Paris, avait pour objectif d'améliorer la mixité sociale et scolaire dans les lycées publics de la capitale, tout en garantissant aux élèves de pouvoir être affectés dans un établissement situé à moins de 25 minutes de leur collège de secteur. "Au bout de deux ans, les objectifs ont été en grande partie atteints", selon ce professeur à l'Ecole d'économie de Paris, Julien Grenet, co-auteur d'une une note d'analyse publiée par l'Institut des politiques publiques.
La ségrégation sociale, avoir des élèves de même origine dans les mêmes établissements, recule de 40 % dans les lycées publics. De son côté, "la ségrégation scolaire, avoir des élèves du même niveau scolaire au même endroit a, elle, reculé de 30 %", précise Julien Grenet.
Un bonus social : l'IPS
Affelnet (ou affectation des élèves par le Net) est une procédure qui permet aux élèves d'émettre des vœux en ligne dès la 3eme. L'affectation se fait ensuite dans un lycée, en fonction de la décision d’orientation et du nombre de places disponibles. Cette procédure se fait à partir de l'ENT de chaque collège.
Dans l'académie de Paris, la réforme d'Affelnet a introduit, dans la procédure d'affectation, un nouveau bonus, assorti d'une nouvelle sectorisation des lycées : un bonus baptisé IPS - indice de position sociale- qui prend en compte, notamment, les catégories socioprofessionnelles des parents. Ce bonus ouvre la possibilité à des élèves, issus de milieux modestes, d'intégrer des lycées convoités, par exemple, des établissements d'élite comme Louis-Le-Grand ou Henry-IV.
Les lycées privés pas concernés
Il reste encore "des lycées de niveau, dans l'Ouest de Paris notamment, où la mixité ne progresse pas beaucoup", a ajouté Julien Grenet, estimant qu'il fallait encore faire "des efforts". Des freins à la mixité sociale et scolaire à Paris perdurent, note-t-il. "Des formations continuent à recruter selon des procédures un peu dérogatoires, telles que les sections internationales, les classes à horaires aménagés. Mais le principal frein repose sur les lycées privés qui ne sont pas concernés par la procédure".
Dans leur note d'analyse, Julien Grenet et Pauline Charousset, également, chercheur à l'Ecole d'économie de Paris, préconisent une intégration de l'enseignement privé dans la procédure Affelnet, dont les modalités devront probablement être décidées au niveau national. Aujourd'hui, "le privé se voit exonéré de tout effort, de tout objectif de mixité sociale alors qu'il est financé à 73% par l'Etat et les collectivités locales", a lancé Julien Grenet.
Avec AFP